Depuis sa création, en 1985, le musée consacré aux peintres de Pont-Aven a bénéficié de la générosité de bien des collectionneurs et amateurs d’art, mais le legs consenti par Yves Marmin est sans conteste le plus important.
Outre une trentaine d’œuvres d’artistes actifs dans la bourgade bretonne au tournant du XXe siècle, il comprend un appartement à Paris estimé à environ 1,2 million d’euros. De quoi assurer au musée de belles acquisitions dans les années à venir.
Parcours d’un philanthrope
Orphelin adopté en 1944 par une famille originaire de la région de Lorient, Yves Marmin se passionne pour l’art et développe un intérêt tout particulier pour l’École de Pont-Aven à laquelle il accorde une place de choix dans sa collection. Parmi les 70 œuvres léguées au musée qu’il a tant aimé fréquenter, on compte ainsi une trentaine de peintures et dessins de Ferdinand Loyen du Puigaudeau (1864-1930), Émile Jourdan (1860-1931), Henry Moret (1856-1913), Paul Sérusier (1864-1927) ou encore Émile Bernard (1868-1941). La feuille la plus importante reste toutefois l’Étude de rochers de Paul Gauguin (1848-1903). Ces œuvres feront l’objet d’un accrochage l’an prochain.
De belles perspectives
Sans enfants, Yves Marmin a décidé de léguer au musée son appartement situé dans le XVe arrondissement de Paris, un bien estimé à environ 1,2 million d’euros. Décédé en avril 2020, il avait stipulé dans son testament que l’argent généré par la vente serait exclusivement consacré à des acquisitions. « Les œuvres de Gauguin restent malheureusement inaccessibles, confie la directrice de l’institution, Sophie Kervran, mais ce généreux legs va nous permettre d’acquérir des peintures d’artistes majeurs de l’École de Pont-Aven, au gré des opportunités. » Précisons que le musée qui possède aujourd’hui quelque 430 tableaux et plus de 4 000 œuvres graphiques et documents d’archives, dispose d’un budget d’acquisition annuel avoisinant les 100 000 euros.
Myriam Escard-Bugat