L’art autrement : regards choisis sur l’art.

 

Un modello d’Alphonse Le Hénaff en route pour Rennes

Alphonse Le Hénaff (1821-1884), Le Jugement dernier (détail), vers 1852-1853. Huile sur toile, 121,5 x 80,5 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts. © Musée des Beaux-Arts de Rennes / Jean-Manuel Salingue
Alphonse Le Hénaff (1821-1884), Le Jugement dernier (détail), vers 1852-1853. Huile sur toile, 121,5 x 80,5 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts. © Musée des Beaux-Arts de Rennes / Jean-Manuel Salingue

Le musée des Beaux-Arts de Rennes a récemment fait l’acquisition d’une esquisse d’Alphonse Le Hénaff (1821-1884) auprès de la galerie parisienne Ratton-Ladrière. Ce modello conserve le souvenir d’une des plus importantes compositions de l’artiste aujourd’hui disparue, Le Jugement dernier, qui se trouvait autrefois dans la chapelle des défunts de la basilique Notre-Dame-du-Bon-Secours de Guingamp.

Lors du Salon de 1853, le tableau est exposé encore inachevé. Il reçoit pourtant un accueil très favorable, s’attirant notamment les louanges du critique d’art Théophile Gautier : « Nous ne savons pas quel accueil feront à cette féroce peinture les marguilliers de Guingamp, mais elle ne serait pas déplacée dans quelque vieille basilique latine, hors des murs de Rome ». Finalisée pour l’Exposition universelle de 1855, l’œuvre connait la même fortune critique, permettant ainsi à l’artiste de recevoir sa première commande parisienne : les peintures murales de la chapelle Saint-Eustache pour l’église éponyme.

Alphonse Le Hénaff (1821-1884), Le Jugement dernier, vers 1852-1853. Huile sur toile, 121,5 x 80,5 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts. © Musée des Beaux-Arts de Rennes / Jean-Manuel Salingue
Alphonse Le Hénaff (1821-1884), Le Jugement dernier, vers 1852-1853. Huile sur toile, 121,5 x 80,5 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts. © Musée des Beaux-Arts de Rennes / Jean-Manuel Salingue

De Guingamp à Paris

Alphonse Le Hénaff est un peintre guingampais actif durant la seconde moitié du XIXe siècle. Après une première formation classique dans sa ville natale, il obtient une bourse pour partir étudier les beaux-arts à Paris. D’abord élève dans l’atelier de dessin d’Achille Deveria, il est ensuite reçu à l’école royale des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Paul Delaroche. Exposant à plusieurs reprises au Salon entre 1848 et 1868, il est consacré en 1869 lorsqu’il reçoit la commande la plus importante de sa carrière : le décor de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes.

Un artiste encore rare dans les collections publiques

Ce tableau d’un artiste peu présent dans les collections publiques rejoint les 300 dessins issus de son fonds d’atelier reçus sous forme de don par le musée de Rennes en 2000. Cette acquisition vient également renforcer la collection de peintures religieuses de la période 1830-1850, déjà notablement enrichie en 2021 de quatre esquisses peintes et deux tableaux de Salon grâce à l’importante donation de Jacques et d’Élisabeth Foucart.

Simon Poirier

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