
Virtuose de la coupe, adulé pour son étourdissante créativité, Azzedine Alaïa (1935-2017) était à l’honneur au palais Galliera il y a dix ans. Cette fois, le musée n’expose pas les légendaires robes du grand couturier franco-tunisien mais dévoile son extraordinaire collection.
Au tournant des années 1970, il est l’un des premiers à prendre conscience de l’absolue nécessité de préserver les créations de ses prédécesseurs. En une quarantaine d’années, le styliste rassemble avec autant de passion que de discrétion plus de 20 000 robes de jour et du soir, vestes et manteaux ! « Une marque de solidarité à l’égard de celles et ceux qui, avant [lui], ont eu le plaisir et l’exigence du ciseau ». Madeleine Vionnet, Jeanne Lanvin, Jean Patou, Elsa Schiaparelli, Christian Dior, Gabrielle Chanel, Cristóbal Balenciaga… Aux côtés de ceux qui ont fait de Paris la capitale de la mode figurent des noms moins connus du grand public (les soeurs Boué, Marie Cuttoli ou Edward Molyneux).
Une histoire de la haute couture en 140 pièces
Et si Alaïa a collectionné les pièces de couturiers célèbres de l’autre côté de la Manche ou de l’Atlantique (Charles James, Adrian, Claire McCardell), il s’est également intéressé au travail de ses contemporains, acquérant aussi bien les créations d’Hubert de Givenchy et de Pierre Cardin que celles de Thierry Mugler, John Galliano, Vivienne Westwood… Sélectionnées au sein des collections de la fondation Azzedine Alaïa, 140 pièces retracent une éblouissante histoire de la haute couture. Dans ses locaux du Marais, la fondation propose quant à elle un parallèle inédit entre le couturier et Madame Grès, elle aussi « sculpteur » de robes.
Myriam Escard-Bugat
« Azzedine Alaïa, couturier collectionneur »
Jusqu’au 21 janvier 2024 au palais Galliera
10 avenue Pierre 1er de Serbie, 75016 Paris
Tél. 01 56 52 86 00
www.palaisgalliera.paris.fr
Catalogue, Paris Musées, 216 p., 39 €.