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Le mot du mois d’Anne Lehoërff : « ciel »

Disque de Nébra (détail).

Disque de Nébra (détail). © Musée national de la Préhistoire de Halle, Allemagne

Il est là, au-dessus de nos têtes, réalité permanente et mouvante au gré des jours, des saisons, des heures, du temps.

Nous regardons souvent en l’air. Comme nos ancêtres proches ou lointains. Le ciel est impalpable et incroyablement rempli. Il est cette immensité qui surplombe et enveloppe l’humanité, ouvre à mille interrogations sur les astres, leur nature, leur place, leur évolution, sur le cycle du jour et de la nuit, ou encore sur la météorologie. Ensemble et tour à tour, ils teintent le ciel.

Immatériel et forcément omniprésent

Plus encore, ils constituent des repères sur les moments de l’année et les lieux d’où ils sont observés. Le ciel est une aporie pour l’archéologie  : immatériel et forcément omniprésent. Les archéologues ont bien des difficultés à imaginer comment les sociétés les plus anciennes du passé ont regardé le ciel avant qu’elles n’en fassent le récit. Pourtant, nul doute qu’au plus profond du Paléolithique, Néandertal levait la tête et scrutait ce que le ciel lui racontait. Nul doute qu’avant l’aube du Néolithique, les chasseurs comme les cultivateurs avaient compris les saisons. Nul doute que le voyageur de l’Âge du bronze, à terre ou sur les flots, se servait des astres comme boussole pour parcourir des milliers de kilomètres.

Disque de Nébra.

Disque de Nébra. © Musée national de la Préhistoire de Halle, Allemagne

Des indices discrets

Les sociétés du passé ont eu quelque bonté à laisser aux enquêteurs du présent des traces de leurs liens avec le ciel. Le disque de Nébra en est une. Les mégalithes ou de grandes constructions monumentales également. Sans doute, d’autres indices sont-ils plus discrets. Et le ciel un sujet inachevé de l’archéologie. Entre histoire et poésie.