Le dernier lion de Rembrandt en mains privées fera-t-il rugir les enchères ?

Rembrandt Harmensz. van Rijn (1606-1669), Jeune lion au repos, vers 1638-1642. Craie noire avec rehauts de craie blanche et lavis gris sur papier vergé brun, 115 x 150 cm. Vente New York, Sotheby's, le 4 février 2026. Estimé : 15/20 millions d'euros. © Sotheby's
Sotheby’s mettra en vente à New York, le 4 février prochain, un extraordinaire dessin de la main de Rembrandt figurant un Jeune lion au repos. Son propriétaire n’est autre que le philanthrope Thomas Kaplan, qui possède la plus belle collection au monde d’œuvres de l’artiste.
Il y a plus de cinquante ans qu’une feuille aussi insigne de Rembrandt n’était pas apparue aux enchères. Estimée entre 15 et 20 millions de dollars (13 à 18 millions d’euros), elle appartient à la prestigieuse collection Leiden, réunie par Thomas Kaplan. Collectionneur fou du maître de Leyde, il possède pas moins de dix-sept peintures de l’artiste.
« Ce qui rend Jeune lion au repos si remarquable, c’est la manière dont Rembrandt allie une maîtrise technique absolue à une capacité presque surnaturelle à pénétrer l’âme même de cette noble créature. Il réunit ici deux aspects très différents de son génie : son don extraordinaire pour l’observation de la nature, et son aptitude inégalée à saisir le cœur et l’âme de ses sujets, aussi bien dans ses portraits que dans ses peintures d’histoire. »
Thomas Kaplan
Un lion pour Panthera
Il s’agit de son œuvre préférée de l’artiste, la toute première, acquise en 2005 auprès du marchand Otto Naumann à New York. Pourtant, Thomas Kaplan s’en sépare aujourd’hui au profit de l’organisation internationale Panthera, qu’il a fondée il y a tout juste vingt ans. Dédiée à la protection des félins sauvages, elle est présente dans 34 pays. « La protection de la faune sauvage est la seule passion qui dépasse pour moi celle de Rembrandt – et je souhaite rallier davantage de personnes à cette cause », affirme le philanthrope.

Thomas Kaplan. © DR
L’ultime lion en mains privées
Six dessins de lions de la main de Rembrandt sont aujourd’hui recensés, mais il s’agit ici du dernier en mains privées. Les autres feuilles sont conservées au British Museum pour deux d’entre elles, au Louvre, au musée Boijmans van Beuningen et au Rijksmuseum. Incroyablement vivant, ce jeune lion, a sans aucun doute été croqué sur le vif, d’un trait rapide et nerveux par Rembrandt, peut-être lors d’une visite dans la ménagerie d’un aristocrate amstellodamois. Après sa venue à Paris cette semaine, ce chef-d’œuvre sera successivement exposé à New York, Londres, Abu Dhabi, Hong Kong et Riyad.

Rembrandt Harmensz. van Rijn (1606-1669), Jeune lion au repos, vers 1638-1642. Craie noire avec rehauts de craie blanche et lavis gris sur papier vergé brun, 115 x 150 cm. Vente New York, Sotheby's, le 4 février 2026. Estimé : 15/20 millions d'euros. © Sotheby’s
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