La 13e Fête de l’estampe

Erik Saignes, Les Gisants 1, 2023, pointe sèche, 22 x 30 cm, impression sur papier fabriqué par l’artiste (feuille 35 x45 cm). © Erik Saignes
La Fête de l’estampe bat son plein au printemps dans toutes les régions et hors Hexagone. Sous la houlette de la fédération Manifestampe éclosent expositions, conférences, visites d’ateliers, démonstrations, performances… Tout est mis en œuvre par les artistes, les galeries, les musées, les partenaires locaux pour mieux faire connaître, à tous les publics, l’estampe ancienne et contemporaine.
Dans chaque région de France, de nombreux lieux publics ou privés ouvrent leurs portes, le temps d’un week-end ou pendant plusieurs semaines. Le but ? Montrer le dynamisme de la création contemporaine dans le domaine de l’estampe, sans oublier les grands artistes des siècles passés. Toutes les techniques sont bienvenues – gravure en creux ou en relief, sur bois, métal, carton…, à plat sur pierre lithographique ou sur un écran sérigraphique, pour n’en citer que quelques-unes. De multiples manières d’apprivoiser l’espace, de restituer la lumière et de raconter des histoires.
Des manifestations dans toutes les régions…
Cap vers la Bretagne avec une rétrospective de Violaine Fayolle à Fouesnant (Finistère) intitulée « Les Désailés, portrait de famille » – toute une volière d’oiseaux humanoïdes auxquels elle donne naissance notamment par la gravure sur bois. Dans le Morbihan, à Ploemeur, l’association Art’Imag’in propose 300 estampes créées par une quarantaine d’artistes, avec un invité d’honneur : le buriniste Erik Saignes.
Plus à l’est, au Mans, la jeune association Le hangar à papiers offre un parcours au cœur de la ville avec des expositions, des démonstrations et des visites d’ateliers ; la plasticienne Viviane Michel est invitée à montrer gravures et livres d’artiste.
À Cosne-sur-Loire, grâce à Silex Ink (les fenêtres qui parlent), la rue devient un lieu d’expositions : la sérigraphe Cassandre Boucher, la lithographe Cora Texier et le graveur Patrick Pinon investissent les vitrines des boutiques inoccupées, ce dernier colle aussi des impressions de ses linogravures sur les murs, sans oublier d’autres artistes qui suspendent leurs œuvres aux fenêtres des maisons.
À Ambert, le Bief – Festival de la Bonne Impression participe pour la première fois à la Fête et croise spectacle vivant et art de l’estampe avec une trentaine de stands.
En Isère, à Bourgoin- Jallieu, le musée galerie Clauorum présente plus de 400 œuvres du XVe siècle à nos jours grâce à la collection exceptionnelle de Serge Sauvegrain.
Petit rappel : « Traversées. Estampes et céramiques d’Anne Paulus/ Cartes marines » se poursuit à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques) jusqu’au 7 juin.

Violaine Fayolle, Sarrasine, série « Galerie des ancêtres », 2021, xylogravure sur contreplaqué japonais, rehaut à l’aquarelle, 23 x 16 cm (matrice), 45 x 35 cm (cadre en bois). Au mur : dessins naturalistes. © Pascal Talon
… et en Île-de-France
En Île-de-France, citons un cadavre exquis par le collectif Caravinski (une gravure sur bois XXL imprimée à 16 mains), les portes ouvertes des ateliers de La Celle-Saint-Cloud et du Père-Lachaise, la présentation d’une vingtaine d’artistes autour de Paul Diemunsch et Louis Ziéglé avec graverNOW, des ateliers découverte à Versailles ou encore Scalptura à Vincennes.
À noter, si la plupart de ces événements sont organisés par les artistes et différentes structures, ils ne pourraient avoir lieu sans l’implication des élus locaux et des nombreux bénévoles qui agissent pour faire découvrir l’estampe. Soutenue par le ministère de la Culture, la Fête de l’estampe est autant destinée aux professionnels, aux collectionneurs qu’aux curieux. N’hésitez pas à consulter la carte interactive réalisée par Manifestampe pour organiser vos visites dans votre région. Une belle fête à laquelle chacun est invité à participer – du regard ou en pratiquant !

Viviane Michel, Je m'absente un instant, 2024, eau-forte et aquatinte sur cuivre, superposition de trois plaques, impression sur papier Tiepolo Fabriano, n° 7/15, 20 x 30 cm. © Viviane Michel
Pourquoi fêter l’estampe le 26 mai ?
Cette date renvoie au 26 mai 1660, jour de la promulgation de l’arrêt de Saint-Jean-de-Luz consacrant la liberté des artistes dans la pratique de la taille-douce et autres manières. Cette reconnaissance vis-à-vis des graveurs d’un statut indépendant de toute forme de corporation est due à Robert Nanteuil (1623-1678), graveur réputé qui parvint à convaincre le roi Louis XIV de consacrer l’estampe comme art libre.
13e Fête de l’estampe, dans toute la France et hors Hexagone, coordonnée par la fédération Manifestampe. Programme complet sur le site Internet : fetedelestampe.fr (carte interactive par pays et régions), courriel : fetedelestampe@manifestampe.org





