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Nos itinéraires de l’été 2025 (1/17). Cap sur la Bretagne

André Wilder (1871-1965), Portivy, vu de la pointe de Beg-en-Aud. Huile sur toile, 61 x 73 cm. Collection particulière.

André Wilder (1871-1965), Portivy, vu de la pointe de Beg-en-Aud. Huile sur toile, 61 x 73 cm. Collection particulière. Photo service de presse. © Isabelle Guégan

Immortalisée par les peintres et les photographes, la Bretagne d’hier et d’aujourd’hui se laisse découvrir au fil de notre sélection d’expositions. 

MORBIHAN | « L’art dans les chapelles »

Cette manifestation artistique majeure en Bretagne propose chaque été aux visiteurs un dialogue original entre le patrimoine religieux local et l’art contemporain. Pour cette 34e édition, ce sont douze artistes et quinze sites patrimoniaux, pour la plupart des XVe et XVIe siècles, du pays de Pontivy (Morbihan) qui ont été retenus. En créant des œuvres spécialement pour ces bâtiments, les participants, parmi lesquels on trouve cette année Marie Bette, Guillaume Linard-Osorio ou Laurence Papouin, contribuent à valoriser le patrimoine breton.

Guillaume Linard-Osorio (né en 1978), Sans titre, 2025. 8 structures, encre, polycarbonate alvéolaire et acier, dimensions variables. Chapelle Saint-Meldéoc, Locmeltro, Guern.

Guillaume Linard-Osorio (né en 1978), Sans titre, 2025. 8 structures, encre, polycarbonate alvéolaire et acier, dimensions variables. Chapelle Saint-Meldéoc, Locmeltro, Guern. Photo service de presse. © Photo Aurélien Mole

« L’Art dans les chapelles 34e édition », du 4 juillet au 31 août 2025 dans le Pays de Pontivy, Vallée du Blavet (Morbihan). Tél. 02 97 27 97 31. Programme complet sur www.artchapelles.com

RENNES | Portraits de la Collection Pinault

Initiée en 2018, la collaboration entre la Ville et la Métropole de Rennes et la Collection ­Pinault s’ouvre cet été sur un nouveau chapitre consacré au portrait. Sujet omniprésent au sein de l’institution parisienne, la figure humaine se dévoile dans la capitale bretonne au travers de plus de 90 œuvres. Le portrait est envisagé ici comme un paysage à explorer, où chaque visage, susceptible de véhiculer de nombreux sentiments, dit quelque chose de l’histoire et de l’actualité. À l’ère des réseaux sociaux, l’exposition interroge sur notre rapport à l’image de soi et de l’autre.

Xinyi Cheng (née en 1989), Red Bonnet, 2000. Collection Pinault.

Xinyi Cheng (née en 1989), Red Bonnet, 2000. Collection Pinault. Photo service de presse. © Xinyi Cheng / photo : Aurélien Mole

« Les yeux dans les yeux. Portraits de la collection Pinault », jusqu’au 14 septembre 2025 au Couvent des Jacobins, 20 place Sainte-Anne, 35000 Rennes. Tél. 02 99 45 90 50. www.centre-congres-rennes.fr
Catalogue, coédition Pinault Collection / éditions Dilecta, 176 p., 29 €.

DINAN | Le réalisme décoratif d’Yvonne Jean-Haffen

Après avoir débuté sa carrière à Paris, Yvonne Jean-­Haffen (1895-1993) achète en 1937 à Dinan une maison qui devient à la fois sa demeure et son atelier. La Bretagne inspire celle qui est à la fois peintre, dessinatrice, graveuse et céramiste. Certaine que les scènes qu’elle peint sont vouées à disparaître, elle transcrit sur la toile les paysages bretons, les costumes et les coutumes dans un style qui, sous l’influence de Mathurin Méheut, mêle fidélité au réel et stylisation. Cet équilibre subtil entre observation et esthétique soignée constitue ce qu’on appelle alors le « réalisme décoratif ».

Yvonne Jean-Haffen (1895-1993), Tabac bleu, vers 1925-1935. Gouache sur papier. Dinan, musée Yvonne Jean-Haffen.

Yvonne Jean-Haffen (1895-1993), Tabac bleu, vers 1925-1935. Gouache sur papier. Dinan, musée Yvonne Jean-Haffen. Photo service de presse. © Jean Enders

« Yvonne Jean-Haffen : le réalisme décoratif », jusqu’au 28 septembre 2025 au musée Yvonne Jean-Haffen, 103 rue du Quai, 22100 Dinan. Tél. 02 96 87 90 80. www.dinan.fr

LE FAOUËT | Les paysages maritimes de Marguerite Raffray et André Wilder

Ce n’est pas un mais deux artistes que le musée du Faouët nous fait découvrir cet été. L’exposition confronte les toiles de Marguerite Raffray (1907-2004) et d’André Wilder (1871-1965), tous deux fascinés par les paysages bretons. À quelques décennies d’intervalle, l’une peint plutôt les côtes balayées par les vents de la région de Saint-Brieuc, tandis que l’autre privilégie les mers calmes et les marais. Mais tous deux peignent sur le motif et attachent une importance toute particulière à la lumière et à la couleur, donnant ainsi à leurs œuvres une dimension très esthétique.

Marguerite Raffray (1907-2004), Le Fort la Latte, septembre 1980. Huile sur panneau, 38 x 46 cm.

Marguerite Raffray (1907-2004), Le Fort la Latte, septembre 1980. Huile sur panneau, 38 x 46 cm. Photo service de presse. © Isabelle Guégan

« Regards croisés de deux peintres paysagistes en Bretagne : Marguerite Raffray (1907-2004) & André Wilder (1871-1965) », jusqu’au 5 octobre 2025 au musée du Faouët, 1A rue de Quimper, 56320 Le Faouët. Tél. 02 97 23 15 27. www.museedufaouet.fr
Catalogue, 96 p., 25 €.

LE GUILVINEC | Les femmes et la mer

Pour sa 15e édition, le Festival « L’Homme et la Mer » met les femmes à l’honneur en explorant leur place dans l’univers maritime. À travers un parcours en plein air composé de près de 300 photographies, quinze photographes, majoritairement féminines, sensibilisent le public aux enjeux écologiques, culturels et sociaux qui touchent les océans, et célèbrent les traditions maritimes. Alors que la mer a longtemps été considérée comme un milieu exclusivement masculin, ces artistes rappellent à tous le rôle indispensable des femmes, des ouvrières des conserveries à celles qui déchargent les navires en Birmanie.

Mathieu Ménard, série De sel et de vie, les femmes et la mer.

Mathieu Ménard, série De sel et de vie, les femmes et la mer. Photo service de presse. © Mathieu Menard / Agence Zeppelin

« Festival photo 15e édition : Les femmes et la mer », jusqu’au 31 octobre 2025 au Guilvinec (29730). Programme complet sur www.festivalphotoduguilvinec.bzh

DINARD | Les voyages d’Olivier Debré

Cet été, Dinard célèbre Olivier Debré (1920-1999), figure majeure de l’abstraction lyrique. L’exposition retrace l’évolution de l’artiste vers l’abstraction. Après ses premières toiles dans la veine impressionniste, on découvre de quelle manière il s’éloigne petit à petit de la figuration. Le paysage, qui occupe une grande place dans son travail, s’efface progressivement au profit de la transcription d’une perception par la couleur, au moyen d’une touche de plus en plus fluide et légère. De l’Inde à la Norvège en passant par sa Touraine natale, Debré nous fait voyager avec lui au cœur de sa peinture.

Olivier Debré (1920-1999), Rouge des Hauts, 1959. Huile sur toile, 140 x 149 cm. Collection particulière.

Olivier Debré (1920-1999), Rouge des Hauts, 1959. Huile sur toile, 140 x 149 cm. Collection particulière. Photo service de presse. © Béatrice Hatala / Adagp, Paris, 2025

« Olivier Debré. Voyages en abstraction », jusqu’au 2 novembre 2025 à la Villa Les Roches Brunes, 1 allée des douaniers, 35800 Dinard. Tél. 02 99 16 30 65. www.ville-dinard.fr

DOUARNENEZ | La Bretagne de Michel Thersiquel

À travers une soixantaine de clichés, dont beaucoup n’ont jamais été exposés, le port-musée de Douarnenez nous fait découvrir le travail du photographe breton ­Michel Thersiquel (1944-2007). Pris entre 1978 et le milieu des années 1980, ils montrent le quotidien des habitants des îles du Ponant. Très attaché à sa terre natale et conscient de la conception romanesque que l’on peut avoir des îles, ­Thersiquel s’applique à en donner une vision authentique, loin du tourisme et des images de carte postale, pour ainsi engager une réflexion sur le passage du temps et les évolutions sociales qu’elles ont connues.

Michel Thersiquel (1944-2007), Manu et Lionel Kerloc’h, poisson frais au porte-à-porte, Sein, 1979.

Michel Thersiquel (1944-2007), Manu et Lionel Kerloc’h, poisson frais au porte-à-porte, Sein, 1979. Photo service de presse. © Michel Thersiquel

« À terre en mer, les îles de Michel Thersiquel », jusqu’au 6 novembre 2026 au port-musée, place de l’Enfer, 29100 Douarnenez. Tél. 02 98 92 65 20. www.port-musee.org
Catalogue, éditions Locus Solus, 144 p., 29 €.

RENNES | L’histoire du carnaval

Le musée de Bretagne nous plonge cet été dans l’histoire du carnaval, une fête collective qui répond à de nombreux codes et rituels. Après une introduction sur les origines païennes puis chrétiennes de cette manifestation durant l’Antiquité et le Moyen Âge, le propos porte plus particulièrement sur les carnavals du Grand Ouest, de Douarnenez à Granville, toujours d’actualité. Ces exemples permettent de mieux comprendre les enjeux de cette fête, qui autorise les participants, pendant quelques jours, à renverser l’ordre établi, et de questionner les représentations sociales.

Cécile Ballon, Carnaval de Granville, février 2023. Photographie.

Cécile Ballon, Carnaval de Granville, février 2023. Photographie. Photo service de presse. © Tous droits réservés

« Carnavals », jusqu’au 16 novembre 2025 au musée de Bretagne – Les Champs libres, 10 cours des alliés, 35000 Rennes. Tél. 02 23 40 66 00. www.leschampslibres.fr

DAOULAS | Voguer d’île en île

De l’Atlantide aux aventures de Robinson Crusoé, l’île est un motif récurrent de notre imaginaire. Incarnant tour à tour un paradis ou un lieu d’exil, un rêve d’évasion ou un isolement forcé, elle permet d’interroger notre rapport au temps, aux ressources et aux frontières. Avec ses 800 îles et îlots, le Finistère est bien placé pour traiter le sujet. C’est donc tout naturellement que l’exposition « Île(s) » prend place cet été à l’abbaye de Daoulas. À la croisée de l’art et de l’anthropologie, elle aborde tout autant l’universalité des enjeux insulaires que la singularité du territoire breton.

La Bretagne pittoresque Camaret, les Tas de Pois – Chemins de fer de l’État, vers 1930. Quimper, musée départemental breton.

La Bretagne pittoresque Camaret, les Tas de Pois – Chemins de fer de l’État, vers 1930. Quimper, musée départemental breton. Photo service de presse. © musée départemental breton, Quimper

« Île(s) », jusqu’au 30 novembre 2025 à l’abbaye de Daoulas, 21 rue de l’église, 29460 Daoulas. Tél. 02 98 25 84 39. www.cdp29.fr

QUIMPER | Vivre la mer à travers la photographie

Avec ses 2 200 kilomètres de côtes, il est tout naturel pour le Finistère de s’intéresser à l’histoire des sports nautiques. À travers les œuvres de deux photographes, Jacques de Thézac (1862-1936) et Valentin Figuier (né en 1991), le musée départemental breton de Quimper explore trois grandes thématiques : la nage, la voile et les sports de glisse. Dans un parcours à la fois contemplatif et ethnographique, on découvre comment, en près de cent ans, ces sports ont évolué, tout comme la démarche photographique qui les immortalise, de la lente réflexion induite par les plaques de verre du tournant du XXe siècle à la multiplicité du numérique d’aujourd’hui.

Jacques de Thézac (1862-1936), Langoustier mouillant ses casiers, vu depuis le yacht Les Abris du Marin, lieu indéterminé, années 1920-1930. Quimper, musée départemental breton.

Jacques de Thézac (1862-1936), Langoustier mouillant ses casiers, vu depuis le yacht Les Abris du Marin, lieu indéterminé, années 1920-1930. Quimper, musée départemental breton. Photo service de presse. © musée départemental breton, Quimper

« Objectif mer. Photographies sportives de Jacques de Thézac et Valentin Figuier », jusqu’au 31 décembre 2025 au musée départemental breton, 1 rue du Roi Gradlon, 29000 Quimper. Tél. 02 98 95 21 60. www.musee-breton.finistere.fr

LORIENT | Germaine Kanova au plus près de la guerre

À l’occasion du 80e anniversaire de la découverte du charnier de Port-Louis et de la libération de Lorient, le musée national de la ­Marine présente à Port-Louis le parcours exceptionnel et méconnu de Germaine Kanova (1902-1975), l’une des premières photographes de guerre en France. Installée à Londres, elle met d’abord son talent au service de la propagande antinazie, avant de s’engager au sein du Service cinématographique de l’armée en 1944. Elle suit la progression de l’armée française durant la Libération et réalise ainsi un reportage sur la découverte des soixante-neuf corps des fusillés de la citadelle de Port-Louis en mai 1945.

Germaine Kanova (1902-1975), Portrait d’une petite fille dans une salle de classe de l’école du village de Boersch (Bas-Rhin), 16 janvier 1945.

Germaine Kanova (1902-1975), Portrait d’une petite fille dans une salle de classe de l’école du village de Boersch (Bas-Rhin), 16 janvier 1945. Photo service de presse. © ECPAD / Défense

« Germaine Kanova. Regard d’une photographe sur la Libération », jusqu’au 4 janvier 2026 au musée national de la Marine – Citadelle de Port-Louis, route du fort de l’Aigle, 56290 Port-Louis. Tél. 02 97 82 56 72. www.musee-marine.fr

VANNES | La craquelure, une porte d’entrée dans l’art

Trente ans après sa première exposition au musée des Beaux-Arts de Vannes, le sculpteur Marc Didou (né en 1963) réinvestit les lieux avec une nouvelle installation. À travers quatre œuvres, il invite les visiteurs à explorer la notion de craquelure, qu’il considère comme absolument nécessaire pour voir les choses en profondeur. Chacune de ses pièces entretient par ailleurs des liens avec les autres médiums qu’il affectionne : la peinture, la photographie, le dessin, l’acier forgé. Une plongée au cœur de l’art et des questions qu’il suscite.

Marc Didou (né en 1963), Traces, 2025.

Marc Didou (né en 1963), Traces, 2025. Photo service de presse. © Musées de Vannes

« Éloge de la craquelure. Marc Didou », jusqu’au 4 janvier 2026 au musée des Beaux-Arts, La Cohue, place Saint-Pierre, 56000 Vannes. Tél. 02 97 01 63 00. www.mairie-vannes.fr