
Née de l’alliance de Fine Arts Paris, jeune salon prometteur, et de l’historique Biennale qui avait perdu son prestige, cette nouvelle manifestation réunissant les arts de l’Antiquité jusqu’à nos jours se donne pour mission de redorer le blason de Paris sur la scène internationale. La première édition réunira, du 9 au 13 novembre, 86 marchands d’art ancien et moderne, des joailliers, des spécialistes de bibliophilie, et l’on notera une entrée remarquée des arts extra-occidentaux. Mariage de raison ou choix délibéré, cette stratégie permettra-t-elle de renouer avec le public exigeant des grands collectionneurs ? L’Objet d’Art vous propose sa sélection d’œuvres parmi celles bientôt livrées à la curiosité des amateurs.
Un portraitiste à la Belle Époque
Alors que les femmes artistes étaient encore peu nombreuses en cette fin de XIXe siècle, Juana Romani devint rapidement une portraitiste renommée avant de finir ses jours dans un asile, oubliée de tous à 56 ans. Elle s’était formée à la peinture de manière auto- didacte en posant d’abord pour les peintres Ferdinand Roybet et Jean-Jacques Henner.

Quand pointe l’humanisme de la Renaissance
Cette peinture de Bartolomeo di Tommaso, natif de Foligno, est représentative de l’évolution de la peinture siennoise au cours du XVe siècle, qui se détache des modèles byzantins pour se tourner vers un style plus naturaliste. Un cachet de cire rouge atteste de son passage dans la collection du peintre allemand Johann Anton Ramboux, dont le rôle fut déterminant dans la redécouverte de l’art italien de cette époque.

Magistrale Germaine Richier
Jacques de La Béraudière s’est passionné pour l’art tourmenté et expressif de Germaine Richier bien avant de devenir galeriste. Si elle est l’une des rares femmes artistes à avoir joui d’une reconnaissance internationale dans les années 1940-1950, la renommée de la sculptrice aux formes déchiquetées n’est pas encore à la mesure de son immense talent. La rétrospective que lui offrira le Centre Pompidou en 2023 devrait lui offrir la consécration qu’elle mérite.

À la découverte du Grand Nord
Cette représentation de Lapone – dont il existe un pendant masculin – fut rapportée par le peintre lyonnais de son périple dans le Grand Nord, alors qu’il participait avec son épouse à une mission scientifique à l’été 1839. Les deux personnages ont été peints comme de véritables portraits, alliant l’exotisme du costume à la profondeur de l’expression. Conservée précieusement par l’artiste, cette paire de Lapons fit partie de la vente de son fonds d’atelier en 1865, à laquelle Biard fut contraint pour faire face à des difficultés financières.

Chef-d’œuvre du japonisme
Cet exceptionnel écran circulaire dont la fonction première était d’être posé devant une cheminée est considéré comme une pièce emblématique du japonisme français dans le domaine des arts décoratifs. Il s’agit d’une création pour L’Escalier de Cristal, magasin de luxe inauguré en 1804 au Palais-Royal et actif jusqu’en 1923, proposant du mobilier précieux en bronze et cristal taillé. Cet écran possède un décor peint « inversé » permettant un effet de miroir. Un modèle comparable à celui-ci, mais non signé, est conservé au musée d’Orsay.

Les vertiges de Sam Szafran
L’escalier est un motif récurrent chez ce peintre obsessionnel, dont l’œuvre sensible et poétique fut à contre-courant des modes. La figure, ici celle du peintre lui-même, est reléguée en arrière-plan sur le palier de cet immeuble qui est probablement celui de la rue de Seine. Provenant de l’atelier de l’artiste, ce magnifique pastel, dévoilé ici pour la première fois, tient une place majeure dans l’œuvre de Sam Szafran actuellement célébré dans une exposition monographique au musée de l’Orangerie.

Nathalie Mandel
« Fine Arts Paris & La Biennale »
Du 9 au 13 novembre 2022 au Carrousel du Louvre
99 rue de Rivoli, 75001 Paris
www.fineartsparislabiennale.com