
En parallèle de l’annonce du projet MINERVE, qui à l’horizon 2030 devrait agrandir et transformer le musée de l’Armée, l’institution hébergée en l’hôtel national des Invalides inaugure une exposition retraçant son histoire, de sa création le 26 juillet 1905 à nos jours, par le prisme de l’enrichissement de ses collections regroupant aujourd’hui près de 500 000 objets.
La présente exposition invite ainsi le visiteur à prendre conscience, à travers une sélection de quatre-vingt-dix objets, de la grande diversité des pièces forgeant l’identité centenaire du musée, faisant dialoguer créations contemporaines et préhistoriques, œuvres d’art et objets du quotidien, provenances royales et modestes.
Un héritage prestigieux
Née à l’aube du XXe siècle de la fusion par décret présidentiel du musée historique de l’Armée (créé en 1896), du musée de l’Artillerie (créé en 1794), et des collections patrimoniales conservées aux Invalides, l’institution parisienne hérite donc dès sa création de pièces insignes : armes et armures royales et princières issues du Garde-Meuble de la Couronne et de saisies révolutionnaires, à l’image de la demi-armure du cardinal de Richelieu, offerte à Louis XV en 1736, collections scientifiques et techniques du musée de l’Artillerie, trophées symbolisant les glorieuses campagnes militaires des XVIIIe et XIXe siècles…
De multiples sources d’enrichissement des collections
Achats, dons, cessions, dations, préemptions, legs, restitutions et dépôts rythmeront dès lors la vie du musée et de ses collections. Pédagogique, la présentation permet ainsi au curieux de (re)découvrir les différents mécanismes d’enrichissement pouvant être actionnés par le musée à l’aide d’exemples précis : achat du casque de Fedayin Saddam, fils de Saddam Hussein, en 2020 ; préemption en 2019 d’une aquarelle de Jean-Pierre Laurens (1875-1932) figurant des tirailleurs sénégalais se reposant ; cession d’un fusil Mauser modèle 1898 par le tribunal de grande instance d’Amiens en 2018 ; dation en 2010 des insignes de grand’croix de l’ordre de Charles III du maréchal Foch ; collecte par le musée d’un panneau indicateur de champ de mines en Bosnie en 1997 ; restitution en 1948 de l’aigle du 46e régiment d’infanterie de ligne prise par les Allemands à Sedan en 1870 ; legs du fonds d’atelier du peintre Édouard Detaille (1848-1912) comportant 1 374 entrées, parmi lesquelles de très nombreuses peintures, dont une aquarelle figurant la mort tragique d’Henri II, étude préparatoire à un grand panneau décoratif destiné à orner l’hôtel particulier situé sur les Champs-Élysées de Georges Jules Dufayel, fondateur des Grands Magasins Dufayel…
Olivier Paze-Mazzi
« Toute une histoire ! Les collections du musée de l’Armée »
Jusqu’au 18 septembre 2022 au musée de l’Armée
Hôtel national des Invalides
129 rue de Grenelle, 75007 Paris
Tél. 01 44 42 38 77
www.musee-armee.fr
Catalogue, Gallimard, 256 p., 32 €.