
Le 10 octobre dernier, la dispersion à Drouot chez Giquello d’une partie de l’insigne collection de tapisseries et textiles anciens de la galerie Chevalier a permis à deux grandes institutions françaises d’étoffer leurs collections.
Un joli succès. Parmi la centaine de pièces offerte au feu des enchères, 94 % des lots ont pu trouver preneur, totalisant plus de 2 millions d’euros. Certaines ont notamment suscité de belles batailles d’enchères. Très admirée en amont de la vente, la foisonnante tapisserie Mille-fleurs ornée de l’Allégorie de la Charité a ainsi été emportée à 257 300 € (frais inclus) ; estimée entre 30 000 et 40 000 €, L’Amérique, une tapisserie bruxelloise à la fois baroque et sensuelle datant du début du XVIIIe siècle, s’est de son côté envolée à 332 060 € (frais inclus).

Trois préemptions du Louvre
Le musée du Louvre a ouvert le bal des préemptions en jetant son dévolu sur une tapisserie de Bruges : datant du milieu du XVIe siècle et arborant les armes de la noble famille espagnole Parreno-Calderon, elle a été acquise pour 15 600 € (frais inclus). Issue de la tenture de l’Histoire de Diane, tissée à Anvers vers 1650, une tapisserie figurant la déesse surprise par Actéon durant ses ablutions gagne également l’institution parisienne pour 20 800 € (frais inclus). Ses collections textiles s’enrichissent enfin de la ravissante entrefenêtre du Printemps faisant partie de la très intimiste tenture des Enfants Jardiniers. Tissée à la manufacture royale des Gobelins d’après les cartons de Charles Le Brun (1619-1690), elle a été préemptée pour 59 800 € (frais inclus).

Deux tapisseries en route pour le Mobilier national
Sortie des mêmes ateliers, une autre scène bucolique tirée de la tenture des Métamorphoses a de son côté retenu l’attention de l’institution héritière du Garde-Meuble de la Couronne. Estimée entre 30 000 et 40 000 €, cette importante pièce créée vers 1704 figurant Renaud et Armide d’après Louis de Boulogne (1654-1733) gagne le Mobilier national pour 65 000 € (frais inclus). Probablement tissé aux Gobelins au milieu du XVIIIe siècle, un panneau donnant à voir une allégorie de la Mélancolie réalisée d’après une toile de Domenico Fetti (vers 1589-1623) issue des collections de Louis XIV a également été acquis par l’institution pour 7 930 € (frais inclus).

Olivier Paze-Mazzi