Adjugé ! La statuaire chinoise séduit, les cornes de rhinocéros dans la tourmente

Chine, fin de la dynastie Ming (1368-1644). Statuette de Guanyin en bronze laqué or (détail), H. 19 cm. Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, 13 juin 2025. Expert : cabinet Portier et associés. Estimé : 800/1 000 € Adjugé : 1 040 € (frais inclus) © Drouot / Thierry de Maigret
Parcours classique en cette fin de semestre, avec des résultats attendus pour la statuaire chinoise, et pour une coupe en corne de rhinocéros sculptée, en province. On attend avec impatience les surprises que pourrait nous réserver la rentrée.
La religion jaïne proche du bouddhisme
Le jina (être qui a atteint le nirvana) est assis en padmasana (posture du lotus), ses mains sont positionnées en dhyana mudra (geste de la méditation). Il est figuré sous un parasol, entouré d’assistants porteurs de chasse-mouches et d’animaux du bestiaire jaïn : paons, éléphants et lions. Le jaïnisme a été fondé au VIe siècle avant J.-C. par Vardhamâna. La religion jaïne prône un ascétisme rigoureux, le respect de toute vie et la non-violence la plus absolue (ahimsâ). Elle ressemble au bouddhisme à maints égards : ses adeptes sont de stricts végétariens ; les jaïns sont souvent représentés assis en samadhi ou en padmasana, position aussi adoptée par le bouddha. Elle s’en différencie toutefois par la marque distinctive portée par tout tirthankara (maître jaïn) sur la poitrine. Les objets s’y référant sont rares sur le marché.

Inde, XIXe siècle. Autel en laiton et cuivre, H. 30,5 cm. Vente Paris, Auction Art, 6 juin 2025. Experts : cabinet Portier et associés. Estimé : 400/600 € Adjugé : 483 € (frais inclus) © Auction Art Rémy Le Fur & Associés
Cote en baisse pour les cornes de rhinocéros
De facture et de style habituels, cette coupe libatoire possède un décor sculpté de tiges et de fleurs de lotus et de branchages fleuris. La corne de rhinocéros était utilisée en tant que coupe libatoire car elle était réputée pour détecter les poisons et assurer une longue vie. Déjà chassé à l’âge de bronze, sous la dynastie Shang (XVIe-XIe siècle avant J.-C.), l’animal disparut totalement sous les Yuan (XIIIe-XIVe siècles). La cote de ces coupes a chuté depuis l’interdiction totale des objets en corne de rhinocéros en Chine. Le résultat actuel aurait été, autrefois, sept à huit fois plus élevé.

Chine, XVIIe-XVIIIe siècle. Coupe libatoire en corne de rhinocéros sculptée, 9,5 x 13,4 cm ; poids 270,9 g. Vente Saint-Pair-sur-Mer, Rois & Vaupres Enchères, 10 juillet 2025. Expert : Laurent Schroeder. Estimé : 8 000/10 000 € Adjugé : 13 999 € (frais inclus) © Rois & Vaupres Enchères
Un délicat rince-pinceaux très convoité
Ce très joli rince-pinceaux adopte la forme de deux pêches accolées, l’une ouverte et l’autre fermée. Les émaux sont de type sancai, littéralement « trois couleurs » : vert, jaune et blanc. Le dessous de la pêche ouverte est orné de branches et de fleurs en léger relief. L’objet est particulièrement harmonieux et typique de l’époque. Il appartient à la catégorie des « objets de lettrés » qui ont particulièrement la faveur du public chinois.

Chine, époque Kangxi (1662-1722). Petit rince-pinceaux en porcelaine de la famille verte, L. 14 cm. Vente Paris Drouot, Farrando, 4 juillet 2025. Experts : cabinet Philippe Delalande. Estimé : 200/300 € Adjugé : 2 597 € (frais inclus) © Drouot / Farrando
La dynastie Ming, une période faste pour la statuaire
Cette statuette en bronze laqué or représente la déesse Guanyin (Avalokiteshvara en sanskrit). Elle est assise en padmasana. Sa couronne à cinq pointes déploie une figure de la réminiscence d’Amitabha, dont elle est une émanation. Sa main gauche tient le vase kalasa, sa main droite est en vitarka mudra. Le visage de la déesse de la miséricorde, aux yeux mi-clos, est empreint de sagesse et de sérénité. Il se dégage de cette statuette, absolument typique du XVIIe siècle, une étonnante harmonie.

Chine, fin de la dynastie Ming (1368-1644). Statuette de Guanyin en bronze laqué or, H. 19 cm. Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, 13 juin 2025. Expert : cabinet Portier et associés. Estimé : 800/1 000 € Adjugé : 1 040 € (frais inclus) © Drouot / Thierry de Maigret
Une représentation classique d’Amitayus
Le « Bouddha de lumière infinie » est assis en padmasana sur un trône en forme de double lotus. Ses mains sont en dhyana mudra, et tenaient à l’origine le vase kalasa. Le visage est serein, les yeux mi-clos. Il est richement paré, à la mode indienne : bracelets de bras, colliers, bracelets de cheville… À l’arrière, sa tête est rehaussée de polychromie rouge et bleue. Il lui manque la mandorle, qui habituellement accompagne cette figure majeure du bouddhisme tibétain. La sculpture est très fine et harmonieuse.

Art sino-tibétain, XVIIIe siècle. Statuette d’Amitayus en bronze doré, H. 17.4 cm. Vente Paris Drouot, Daguerre, 13 juin 2025. Expert : cabinet Philippe Delalande. Estimé : 3 000/4 000 € Adjugé : 5 460 € (frais inclus) © Drouot / Daguerre
Un chien en jade dans le style des Ming
Ce sujet est sculpté dans une veine de jade-néphrite de couleur céladon et brun. La pierre provient d’un gisement alluvionnaire, récoltée sous forme de galet. L’artisan a usé des deux couleurs pour mettre en avant certaines parties du corps, créant ainsi un relief. Le chien est allongé de tout son long, les pattes postérieures repliées, la tête posée sur les pattes antérieures. Le style fait immédiatement penser à celui de la dynastie Ming (1368-1644).

Chine, XXe siècle. Sujet en jade figurant un chien couché, L. 7,5 cm. Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, 13 juin 2025. Expert : cabinet Portier et associés. Estimé : 150/250 € Adjugé : 2 860 € (frais inclus) © Drouot / Thierry de Maigret





