Toutânkhamon : le trésor du pharaon brille à Paris (4/4). Les trésors du Trésor

Cette statue grandeur nature se trouvait dans l’antichambre de la tombe, gardant avec son jumeau l’entrée de la chambre funéraire du pharaon. L’or évoque la couleur de la chair des dieux et le culte solaire, tandis que le noir symbolise la renaissance, par référence à la couleur du limon déposé par la crue du Nil.

Statue à l’effigie du roi montant la garde. Bois, gesso, résine noire, feuille d’or, bronze, calcite et obsidienne, H. : 190 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 5. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Cette statuette illustre le périlleux voyage du roi dans l’au-delà. Enveloppées de lin et placées dans des coffres-chapelles, de nombreuses statuettes de ce type ont été déposées dans la tombe. La panthère pourrait être Mafdet, divinité protectrice de l’astre solaire lors de son voyage nocturne, le félin assistant ainsi le roi dans son voyage vers l’au-delà. Le détail de la poitrine indique que cet objet ne représentait pas initialement Toutânkhamon mais une reine, peut-être Néfertiti.

Statuette en bois doré de Toutânkhamon chevauchant une panthère. Bois, feuille d’or, gesso, résine noire, bronze, calcaire, obsidienne et verre, H. : 85,6 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 11552. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Déjà exposée en 1967, cette œuvre a été trouvée dans l’un des sarcophages miniatures dédiés à Toutânkhamon. Accompagné d’une mèche de cheveux enveloppée dans un morceau de lin au nom de la reine Tiyi, ce délicat pendentif a d’abord été attribué à l’époux de celle-ci, Amenhotep III. Mais les oreilles percées, détail inexistant dans les représentations de ce pharaon, indiquent qu’il s’agit bien de leur petit-fils, Toutânkhamon.

Figurine prosternée et chaîne en or représentant un roi accroupi. H. : 5,4 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 189. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Les nombreux modèles réduits d’embarcations présents dans la tombe de Toutânkhamon font écho à la mobilité du roi dans l’au-delà. Quatre d’entre eux étaient des barques solaires, ornées de figures de proue lotiformes, d’un trône doré et d’une paire d’avirons-gourvernails. Chaque nuit, le soleil s’embarque pour un long voyage jusqu’aux profondeurs du monde inférieur, avant de renaître à l’horizon au matin. Ces barques solaires suggèrent ainsi la renaissance du roi défunt, assimilé à l’astre solaire.

Modèle de barque solaire. Bois, L. : 149 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 4633. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Sortant pour la première fois d’Égypte, cette figure d’Horus sous la forme du faucon solaire a été découverte dans le coin sud-est de l’antichambre. Elle était montée sur la barre principale d’un char et faisait partie de ses ornements. Une image du dieu scarabée Khépri décore les deux faces du disque qui coiffe la tête du faucon. Khépri est flanqué d’une paire d’uræi (cobras dressés) qui portent des ânkhs (croix ansée) suspendus à leurs corps reptiliens.

Figurine d’Horus sous les traits d’un faucon solaire. Bois, gesso, feuille d’or. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 828. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

La taille de ce siège montre que les artisans l’ont réalisé au début du règne de l’enfant-roi. L’assise s’incurve vers le haut aux quatre côtés, selon des caractéristiques habituelles des chaises et des tabourets de l’Égypte antique. Chaque joue est décorée d’un panneau en or repoussé représentant des scènes de nature dans un style propre à la fin de la XVIII^e dynastie.

Fauteuil de Toutânkhamon en bois incrusté d’ébène et d’ivoire. Bois, ébène, ivoire, feuille d’or, H. : 71,5 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 378. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Parmi les nombreuses amulettes protégeant la momie du pharaon se trouvait ce pectoral représentant le Bâ, un concept égyptien se rapprochant de l’âme. Représenté sous forme d’un oiseau à tête humaine, il compose, avec la force vitale Kâ, le corps, l’ensemble d’un être humain. Le Bâ s’envole vers le ciel lors de la mort, puis fait le lien entre la terre, où se trouve la momie du défunt, et l’au-delà, le ciel. Ce garant de la vie éternelle porte dans ses serres le signe chen, symbole du cycle solaire infini.

Pectoral en or de l’oiseau Bâ avec incrustations de verre. Or, verre; l. : 4,8 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 759. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Ce lit cérémoniel en ébène recouvert de feuilles d’or fut probablement construit pour les funérailles de Toutânkhamon. Pour assurer la sécurité du pharaon et éloigner les forces maléfiques, des figures divines sont gravées sur le pied de lit : Bès, le dieu protecteur des nouveau-nés, et Taouret, la déesse hippopotame, veillent sur le repos du roi. Selon les croyances égyptiennes, les défunts n’étaient qu’endormis. Au moment de leur renaissance, ils s’éveillaient.

Lit funéraire en bois doré. Bois, feuille d’or, L. : 180,5 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 14276. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Visible pour la première fois hors d’Égypte, ce bouclier cérémoniel en bois, au décor ajouré, possède trois pendants, traitant tous du thème du triomphe du roi sur ses ennemis, ou de l’ordre sur le chaos.

Bouclier cérémoniel en bois doré représentant le roi sous les traits d’un sphinx piétinant les ennemis nubiens. Bois, stuc, feuille d’or et incrustations d’ébène, H. : 89,5 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 341. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

Dans l’antichambre du tombeau, Howard Carter découvrit deux trompettes dont cet exemplaire en argent, en partie doré, accompagné d’un embouchoir en bois peint. Apparue au Nouvel Empire, époque où régna Toutânkhamon, la trompette était employée dans un cadre militaire, mais aussi lors de cérémonies religieuses. Des expériences acoustiques réalisées en 1939 et en 1941, dont il reste un enregistrement, révélèrent un timbre rauque et puissant.

Trompette militaire en argent. Argent avec placage d’or, L. : 58 cm. Règne de Toutânkhamon (1336-1326 avant notre ère), Louxor, vallée des Rois, KV62. Le Caire, Grand musée égyptien, GEM 324.1. © Laboratoriorosso, Viterbo / Italy / SP

1/4. Entretien avec les commissaires de l’exposition

2/4. Qui était Toutânkhamon ?

3/4. Une malédiction du roi déjà dans l’Égypte antique ?

4/4. Les trésors du Trésor