Après la mise en examen de Jean-Luc Martinez, ancien président directeur du Louvre, le musée s’est constitué partie civile dans l’enquête menée par le juge d’instruction Jean-Michel Gentil avec l’office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Jean-Luc Martinez avait été placé en garde à vue le 23 mai dernier avec Vincent Rondot, directeur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre et Olivier Perdu, égyptologue rattaché au Collège de France : les trois hommes sont soupçonnés d’avoir participé à un trafic d’antiquités, comprenant cinq objets, dont une stèle en granit rose marquée du sceau du pharaon Toutânkhamon, acquise par le Louvre Abu Dhabi en 2016 pour 8,5 millions d’euros. Il leur est en fait reproché d’avoir validé l’acquisition des objets lorsqu’ils ont été examinés en commissions d’achat, alors que leurs certificats de provenance seraient des faux, passés par les mains de Roben Dib, marchand d’Hambourg, et du spécialiste en antiquités Christophe Kunicki. Un nouveau rebondissement dans la vaste lutte contre le trafic d’antiquités volées ou sorties illicitement de leur pays d’origine, dont les conservateurs semblent à l’évidence plus les victimes que les complices. Le musée du Louvre, dans son communiqué de presse, a donc tenu à rappeler « avec force l’engagement total, continu et reconnu des équipes scientifiques du Louvre pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels » et à souligner « le solide et confiant partenariat » qui l’unit au Louvre Abu Dhabi.
Jeanne Faton