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Les sites mégalithiques de Bretagne inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

Alignements de Carnac.

Alignements de Carnac. © Loïc Kersuzan, Morbihan Tourisme

Les « Mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan » viennent d’être inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Une reconnaissance de leur valeur universelle exceptionnelle.

Carnac et ses alignements s’étirant sur 4 km de long et formant jusqu’à onze rangées de large, pour quelque 3 000 pierres dressées ; Gavrinis et ses dalles gravées de centaines de mètres d’arcs, de flèches, d’ondes circulaires et de figures géométriques ; le tumulus Saint-Michel et son exceptionnel dépôt de haches polies en jadéite venue des Alpes ; ou encore le grand menhir brisé de Locmariaquer, jadis haut de 20 m, gisant désormais en quatre morceaux estimés à plus de 300 tonnes…  Ces sites mégalithiques, parmi les plus connus du sud du Morbihan, ne sont pourtant qu’une toute petite partie de l’ensemble qui vient d’être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Pas moins de 550 monuments, répartis sur un territoire de plus de 1 000 km2 s’étendant de la presqu’île de Rhuys à la baie de Quiberon et, plus à l’ouest encore jusqu’à la rivière d’Étel, incluant, au large, les îles d’Houat et Hoedic. Une concentration unique au monde, datée entre 5000 et 3300 avant notre ère, au début du Néolithique, soit les mégalithes les plus anciens de tous.

Un pôle de pouvoir et de richesse

Le golfe du Morbihan (qui signifie « petite mer ») n’était alors encore qu’un paysage d’estuaire, sillonné par les trois rivières de Noyalo, Vannes et Auray, avec une végétation de lande (et non les pins qui parsèment à présent la région), rendant la plupart des monuments visibles de très loin. « Cette région a été un pôle de pouvoir et de richesse majeur, avec des monuments d’ordre éminemment symbolique et la volonté de créer un paysage ostentatoire et pérenne, explique Olivier Agogué, administrateur du Centre des monuments nationaux des sites de Carnac et Locmariaquer. Peut-être la montée du niveau de la mer qui commençait à atteindre Belle-Île à ce moment-là a-t-elle conduit à vouloir construire pour durer ? »

La chambre à couloir et les gravures du cairn de Gavrinis.

La chambre à couloir et les gravures du cairn de Gavrinis. © Loïc Kersuzan, Morbihan Tourisme

Projets de recherches et nouvelles découvertes en vue

Ce qui demeure aujourd’hui, 7000 ans après, ne constituerait que 20 % des constructions qui dominaient jadis le territoire. Les vestiges n’en sont pas moins impressionnants : plus de 10 000 pierres dressées, 158 dalles gravées (soit la moitié du corpus français pour les Vet IVe millénaires avant notre ère), une impressionnante concentration de dépôts d’objets polis en matériaux rares (lames de haches, perles, pendeloques), enfouis ou immergés tels des offrandes, des architectures funéraires d’une grande diversité (individuelles sous tertres, souvent collectives dans les chambres à couloir des dolmens). Une partie est sous les eaux, à l’image du site d’Er Lannic, à quelques encâblures de Gavrinis, qui compte 160 menhirs immergés en plus de la quarantaine qui se dresse sur l’île… L’inscription favorisera peut-être – espérons-le – le développement de projets de recherches et de nouvelles découvertes, côté terre ou côté mer, où baies et estrans ont été inclus dans le périmètre en tant que potentielles réserves archéologiques. À horizon 2027-2028, le musée de la préhistoire de Carnac aura en tous les cas un bâtiment tout neuf pour leur offrir un nouvel écrin, dont nous vous reparlerons. Il n’en fallait pas moins pour être à la hauteur d’un site classé au patrimoine mondial.

Entrée du cairn de Gavrinis.

Entrée du cairn de Gavrinis. © Loïc Kersuzan, Morbihan Tourisme