La petite île de Bahreïn, au large des côtes de l’Arabie Saoudite, possède une histoire plurimillénaire fort méconnue. Le musée du Louvre nous en dévoile de délicieuses bribes grâce à sa nouvelle exposition temporaire constituée par un très beau dépôt de 70 œuvres consenti, pour 5 ans, par la Bahrain Autority for Culture and Antiquities (BACA).
Celle qui fut Dilmun (entre 2 300 et 500 avant notre ère) puis Tylos (entre 300 avant et 300 de notre ère) regorge de sites intrigants avec une très forte concentration de nécropoles (80 000 tombes recensées !) et très peu de vestiges d’habitats connus. Fouillé par une mission française depuis 2017, dont le Louvre a pris la direction en 2022, le site funéraire de Abu Saiba a ainsi récemment livré de minuscules perles dans une tombe d’enfant représentative des richesses que l’île exportait à travers le monde entier. En effet, dès l’âge du Bronze, ce confetti de terres, riches en ressources naturelles exceptionnelles, est au cœur des routes commerciales, entretenant des liens étroits avec l’Arabie bien sûr, l’Iran, mais aussi la Mésopotamie et le sous-continent indien.
Rencontres et métissages
Sceaux typiques de la région (dévoilant une religion et des croyances dont on ne sait rien, ou presque), stèles funéraires de la période hellénistique (mêlant des traits propres à la région et des formes méditerranéennes), monnaies, bijoux, verres et céramiques glaçurées mettent en lumière ce patrimoine insoupçonné, fait de rencontres et de métissages. Installée au cœur du département des antiquités orientales, cette petite exposition dossier complète avec justesse l’histoire de civilisations très peu représentées par le musée.
Éléonore Fournié
« De Dilmun à Tylos : voyage archéologique au Royaume de Bahreïn. Dépôt des musées de Barheïn »
Jusqu’en 2027 au musée du Louvre
99 rue de Rivoli, 75001 Paris
Tél. 01 40 20 53 17
www.louvre.fr
Catalogue, éditions BACA, 72 p.
Colloque le 17 novembre : « Barhein et ses voisins » à l’auditorium du Louvre