En Balagne, à Lumio, sur la côte nord-occidentale de l’Île-de-beauté, l’Inrap mène un ensemble d’études de bâti et de fouilles sur la tour de Caldanu, appartenant au système de surveillance de quatre-vingt-dix tours, dites « génoises », disposées le long du littoral. Marquant l’entrée nord du golfe de Calvi, elle faisait pendant à la citadelle dominant la ville. Au début du XVIe siècle, la Corse est en effet soumise aux incursions turques et, afin de contrer ces exactions, la commune de Gênes, qui exerce sa domination sur l’île entre le XVIe et le XVIIe siècle, met en place un réseau de constructions de tours défensives. À l’achèvement de ce programme, en 1620, une centaine est édifiée, dont la grande majorité de plan circulaire, sauf quelques-unes, comme celle de Caldanu, de plan carré.
Une campagne de fouilles riche en enseignements
Si ces constructions sont surtout connues grâce aux archives, les opérations archéologiques récentes permettent de préciser de nombreux détails. Après un diagnostic réalisé en 2020, la campagne de septembre 2021 a répondu à plusieurs objectifs : analyser et comprendre les vestiges et les techniques de cette construction (qui démarre finalement après 1585 et s’achève probablement à la toute fin du XVIe siècle) ; documenter l’évolution du lieu et retrouver les traces de la vie quotidienne ; aider enfin à l’élaboration d’un projet de restauration (en réutilisant les techniques de construction de la fin du XVIe siècle) et de valorisation de ces vestiges.
Éléonore Fournié