
Deux colonnes ornementales, prêtées par le musée national d’archéologie de La Valette et le musée du Louvre, sont exceptionnellement réunies au Louvre Abu Dhabi jusqu’en juin 2024.
Connus sous le nom de cippes, ces piliers sont datés du IIIe ou du IIe siècle avant notre ère. Leur sommet plat indique qu’ils ont pu être utilisés pour poser des plateaux dans lesquels brûlait de l’encens ou étaient présentées des offrandes. Leur partie supérieure est sculptée de motifs de feuilles d’acanthe et de feuilles en forme de lance, tandis que leur base rectangulaire présente des inscriptions en phénicien et en grec ancien ; ces dernières confirment l’équivalence entre le dieu phénicien Melqart et le héros grec Héraclès et témoignent ainsi du succès de la diffusion de la langue, de la culture et des dieux phéniciens dans le bassin méditerranéen.
La pierre de Rosette de l’alphabet phénicien
C’est grâce à ces inscriptions que l’abbé Barthélémy, épigraphiste français, a pu déchiffrer l’alphabet phénicien en 1758. Afin de remercier l’éminent savant pour son travail, l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean offrit l’un des cippes à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1782, séparant ainsi les colonnes jumelles. 241 ans plus tard, les voici de nouveau réunies !
Stéphanie Durand-Gallet