
Les célébrations du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes se poursuivent à Lyon où le musée des Beaux-Arts retrace l’intense relation, à la fois amicale et scientifique, que Champollion noua avec François Artaud, un archéologue qui fut le premier directeur du musée lyonnais.
Jean-François Champollion et François Artaud se rencontrent par l’intermédiaire de Jacques-Joseph Champollion. Ce dernier, frère aîné du premier, est en effet en contact avec le directeur du musée de Lyon via la société des sciences et des arts de Grenoble – Jacques-Joseph Champollion en est le secrétaire, François Artaud correspondant. De retour à Grenoble en 1809 après des études de langues orientales à Paris, Jean-François est rapidement associé à leurs échanges (ils ne se rencontreront véritablement qu’en 1820). Cette nouvelle amitié fait naître chez Artaud une passion pour la terre des pharaons.

Une passion partagée
Impressionné par le défi scientifique que le jeune homme s’est fixé – déchiffrer les hiéroglyphes –, il lui envoie des moulages de petits objets égyptiens inscrits issus des collections de son musée et bien d’autres documents, comme la lithographie du grand relief de Ramsèsemperrê conservé chez les descendants de l’académicien Jean-Baptiste Ras de Maupas, susceptibles de l’aider dans son entreprise. En parallèle, il enrichit son cabinet privé jusqu’alors essentiellement consacré à l’Antiquité romaine en œuvres d’art égyptiennes, faisant appel à différents collectionneurs et marchands parmi lesquels le consul de France en Égypte Bernardino Drovetti. Une passion partagée mise en scène au musée des Beaux-Arts de Lyon à travers quelque 145 pièces (figurines, stèles, papyrus, cercueils peints…), ouvrages, archives inédites et correspondance.

Stéphanie Durand-Gallet
« À la recherche des hiéroglyphes oubliés. Jean-François Champollion, François Artaud »
Jusqu’au 31 décembre 2022 au musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux, 69001 Lyon
Tél. 04 72 10 41 15
www.mba-lyon.fr