Les travaux et aquarelles de l’architecte Jean-Claude Golvin sont à l’honneur dans la nouvelle exposition du musée de la Romanité à Nîmes. C’est d’ailleurs le passé antique de cette cité qui est mis en lumière dans les restitutions de ce dessinateur exceptionnel.
Le parcours nous propose ainsi une véritable promenade dans la Nemausus du IIe siècle à travers une cinquantaine d’œuvres dévoilant rues, monuments, détails d’architecture, environnement rural et scènes de la vie quotidienne d’il y a 2 000 ans ; un important focus est enfin proposé sur l’amphithéâtre grâce à treize aquarelles inédites, reflet des fouilles menées ces dernières années par l’Inrap. Et si la renommée de Jean- Claude Golvin repose sur un indéniable talent artistique, elle tient aussi à la rigueur scientifique sur laquelle s’appuient ses réalisations, nourries d’une actualité de la recherche en constante évolution. Premier spécialiste au monde de la restitution par l’image des grands sites de l’Antiquité (et ce dès les années 1970), l’ancien chercheur au CNRS a consacré sa vie à tenter de retrouver l’ambiance de ces mondes perdus.
La porte du Cadereau
Avec ses 145 mètres d’ouverture, la porte du Cadereau est l’une des plus grandes « demi-lunes » du monde romain. La porte elle-même est un monument à part entière de 880 m2 au sol. Les deux tours barlongues (rectangulaires côté ville et en demi-cercles côté campagne) sont reliées par une terrasse située au-dessus d’un vestibule. Celui-ci permettait d’assurer le contrôle des véhicules et des piétons entrant et sortant, mais aussi de collecter taxes et droits de péage. Intramuros, la via Domitia devient une rue de prestige, partiellement dallée et bordée de portiques et de commerces. L’importance de cette voie publique reliant l’Italie à l’Espagne est soulignée par la monumentalité des portes d’accès aux villes.
Nemausus vue du ciel
Cette vue d’ensemble montre les principaux monuments de la cité. Dans les actuels Jardins de la Fontaine, s’élevait un sanctuaire en l’honneur de l’empereur Auguste. Ce dernier dote la ville d’une enceinte de 6 kilomètres, l’une des plus longues de Gaule romaine. Le tracé de la via Domitia est très lisible, empruntant les portes monumentales d’Auguste et du Cadereau, et passant au nord du forum, où se dresse la Maison Carrée. À l’est, l’emplacement du théâtre restitué est supposé. En limite nord, se devine le castellum aquae qui collectait et distribuait l’eau acheminée par l’aqueduc. Au début du IIe siècle, la construction de l’amphithéâtre est l’un des derniers grands chantiers monumentaux de la ville antique.
Le quartier Villa Roma
Ce quartier se situe sur la pente ouest du Mont Cavalier, à proximité immédiate de l’Augusteum, à l’arrière du temple de Diane et du portique monumental. La topographie naturelle a conditionné son organisation urbaine avec des constructions en terrasses, parfois reliées par des escaliers. L’implantation du bâti est assez irrégulière en partie haute où se concentrent les ateliers d’artisans et de nombreux fours de potiers. En bas de pente, les domus, de taille moyenne, sont reconnaissables par leurs cours entourées de portiques où se trouve souvent un bassin. Les rues disposent d’un système d’égout central recouvert de grandes dalles.
Article à retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 616 (janvier 2023)
La cuisine gauloise à la lumière de l’archéologie
81 p., 11 €.
À commander sur : www.archeologia-magazine.com
« Dévoiler Nemausus. Jean-Claude Golvin, un architecte et des archéologues »
Jusqu’au 5 mars 2023 au musée de la Romanité
16 boulevard des Arènes, 30000 Nîmes
Tél. 04 48 21 02 10
www.museedelaromanite.fr
Catalogue, Portraits de Nîmes antique de Jean-Claude Golvin , 2022, 48 p. – 24 €.
À commander sur : www.librairie-archeologique.com