
Installé sur les bords de la Loire à Rezé, le Chronographe propose une passionnante exposition sur le patrimoine archéologique du territoire métropolitain nantais. Au fil du fleuve et de ses affluents, se dessine une histoire dense en vestiges. Conçu en étroite collaboration avec tous les partenaires œuvrant à la compréhension des archives du sol, le parcours rend compte de cette archéologie quotidienne et de proximité. Cécile de Collasson, directrice du Chronographe, nous dévoile les pans de cette mémoire collective.
Propos recueillis par Éléonore Fournié.
Pourquoi avoir organisé cette exposition ?
Elle marque les 5 ans de l’ouverture du Chronographe (fin 2017) et les 14 ans de la création du pôle de recherche archéologique de la métropole nantaise. Ces anniversaires sont l’occasion de faire un point d’étape sur la richesse archéologique de 24 communes de notre territoire, grâce à un panorama en treize sites, révélateurs de la diversité des vestiges, des chronologies, des méthodes archéologiques, des types d’opérations ou de sites rencontrés. Pour cela nous nous sommes entourés de nos partenaires historiques – nos collègues du pôle de recherche archéologique métropolitain, de l’Inrap et de l’université de Nantes –, du service régional de l’archéologie (Drac Pays de la Loire), du service archéologique du département de Loire-Atlantique et d’opérateurs privés, comme Éveha. Le soutien de la Drac nous permet de présenter des fouilles très récentes, parfois à peine terminées, et d’aborder ainsi un point essentiel : la temporalité très paradoxale de la recherche en archéologie. En effet, ce n’est pas parce qu’un site est découvert qu’il est immédiatement et intégralement compris ; il faut parfois plusieurs mois ou plusieurs années (les études post-fouilles et leurs analyses scientifiques) pour en percevoir la richesse et l’intérêt…

Le pôle de recherche archéologique de la métropole nantaise a été créé il y a 14 ans. C’est très récent !
En effet. Historiquement, il y avait une forte tradition de fouilles à Rezé, qui a conduit à l’embauche d’une archéologue municipale dès 2004. La création d’un service municipal à Nantes en 2009, puis l’extension de son habilitation à la métropole en 2015, est corrélée à la très dense activité menée sur le territoire depuis une quinzaine d’années. Ces opérations (préventives comme programmées) sont liées aux vastes aménagements d’une métropole, Nantes, sans cesse en expansion et à ceux, tout aussi nombreux, conduits autour de la Loire. Afin de valoriser ces vestiges, le Chronographe bénéficie d’un dépôt de l’État, en particulier s’ils concernent le site antique de Ratiatum, sur lequel le Chronographe est implanté.
Afin de rendre compte de cette riche actualité archéologique, deux autres projets ont été menés. Quels sont‐ils ?
Le premier est un atlas archéologique métropolitain, consultable en ligne, qui permet à tout un chacun d’en savoir plus sur les vestiges conservés dans notre sous-sol. 560 références, qui seront actualisées au fur et à mesure, nous renseignent sur l’histoire de telle ou telle commune, à telle ou telle adresse. Le second, l’ArchéoLabo, est un outil mobile, utilisable dans les écoles, les centres de loisirs ou lors d’activités de médiation près des sites, qui aborde les méthodes de l’archéologie de manière très ludique et pédagogique.

Entretien à retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 618 (mars 2023)
Vaison-la-Romaine, dernières découvertes
81 p., 11 €.
À commander sur : www.archeologia-magazine.com
« C’est arrivé près de chez vous »
Jusqu’au 7 janvier 2024 au Chronographe
21 rue Saint-Lupien, 44400 Rezé
Tél. 02 52 10 83 20
www.lechronographe.nantesmetropole.fr