Après le premier confinement, des élèves de la classe archéologie du collège Anne Frank REP+ de Saint-Dizier se sont interrogés sur le devenir des masques jetés dans la nature. Avec l’archéologue de l’Inrap responsable de la classe, nous avons choisi de répondre à leurs problématiques en faisant de l’archéologie contemporaine. Nous avons ainsi enterré avec les élèves, dans une fosse creusée dans les espaces verts du collège, une vingtaine d’objets du quotidien (bouteilles, fromage, fruits, tube de colle, journal, masques dits « jetables » et en tissu).
18 mois plus tard, la fouille scientifique pouvait commencer. Les consignes étaient de ne pas bouger les objets tant qu’ils n’étaient pas correctement déterrés à la truelle, comme sur une fouille archéologique. Une fois photographiés avec le même soin, entourés d’une mire et d’une flèche indiquant le nord, tels des objets anciens, ils ont pu être prélevés et examinés. Les fruits se sont révélés totalement digérés par la terre, le papier journal réduit à une galette sombre où seuls quelques mots apparaissaient encore, et les bouteilles en plastique intactes, encore pleines. Quant aux masques, celui en tissu ne conservait que ses élastiques alors que celui de chirurgie était… intact, arborant encore ses couleurs d’origine. « Je vais rappeler à ma famille que les masques c’est bien à la poubelle qu’il faut les jeter ! » commente Yessine face à ce constat.
Raphaël Durost (Inrap)
Laurent Bastien, enseignant