
En Isère, le musée de Saint-Antoine-l’Abbaye réactualise son parcours muséographique qui depuis depuis treize ans propose au public de découvrir l’histoire du parfum.
Toujours sous l’égide d’Annick Le Guérer, anthropologue, spécialiste de l’odorat et du parfum et auteure de nombreux ouvrages de référence, la nouvelle visite a été entièrement repensée en intégrant les résultats des dernières recherches scientifiques sur le sujet et en proposant de nouveaux dispositifs multimédias, textes et visuels. Dominique Ropion, de la société International Flavors and Fragrances, a recréé, à partir de recettes anciennes, neuf fragrances comme le Kyphi, parfum des dieux de l’Égypte antique. Jean Charles Sommerard, de Sevessence, en propose, quant à lui, une dixième, nommée « Le Vertueux ».

Aromathérapie
Dans l’Antiquité, le parfum a d’abord été considéré comme un médicament. Provenant de matières aromatiques intimement liées au soleil – l’encens et la myrrhe sont, selon les récits légendaires, issus de terres sèches et brûlantes –, les bonnes senteurs sont créditées de puissantes vertus prophylactiques et curatives. Ainsi Hippocrate demande-t-il aux Athéniens, au Ve siècle avant notre ère, de brûler des parfums sur des feux de bois pour chasser l’épidémie qui s’abat sur leur ville. Cette tradition d’aromathérapie se poursuit au Moyen Âge, héritée de la traduction des ouvrages des médecins grecs et arabes. En France, ce n’est qu’en 1810 que parfumerie et pharmacie se séparent, même si nous observons à l’heure actuelle un retour des soins par les plantes, lié à une demande croissante de produits naturels.
Stéphanie Durand-Gallet
Musée de Saint-Antoine l’Abbaye
Le Noviciat, 38160 Saint-Antoine-l’Abbaye
Tél. 04 76 36 40 68
www.musees.isere.fr