
Connu de tous, et en particulier des enfants, le mammouth de Durfort est le plus grand spécimen de la galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée du Muséum national d’Histoire naturelle. Trônant en majesté au fond de l’allée depuis 125 ans, cet animal emblématique avait toutefois besoin d’un bon nettoyage. Son démontage a constitué une formidable opportunité d’en savoir plus sur cet animal iconique !
Découvert fortuitement en 1869, à Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac dans le Gard, puis identifié par Paul Cazalis de Fondouce et Jules Ollier de Marichard, ce mammouth est alors le premier de type méridional mis au jour en France (et jusqu’à aujourd’hui on en connaît peu) et l’un des plus complets connus au monde. « Il arrive au Jardin des plantes en 1873 et devient très rapidement le spécimen emblématique de la galerie dès son inauguration en 1898 ! », nous raconte Cécile Colin-Fromont, responsable de la galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée du Muséum et cheffe de projet de cette restauration. « L’animal fait très vite l’objet de restauration et de consolidation ; mais montages et démontages successifs fragilisent ses os. Si depuis 1898 il n’a plus été déplacé, son entretien a été minime. Les anciennes restaurations commençaient aussi à faiblir, certaines fissures sont apparues et l’animal s’était encrassé. » Avec la plus grande précaution, le squelette de cet immense pachyderme de 4 mètres de haut et de 7 mètres de long a donc été démonté en juin 2022.

Les apports de la restauration
Chaque partie a été traitée en ôtant les anciennes cires, les vernis séchés et les couches de plâtre superflues ; les os ont été consolidés en profondeur, les fractures recollées, les fissures comblées, les rares parties manquantes complétées ; le soclage, réalisé par la société spécialisée Aïnu, a été intégralement rénové et revu. « Jusqu’à présent, le mammouth était dans une position classique de quadrupède, statique, pas très naturelle, précise C. Colin-Fromont. Il est désormais présenté dans une position de marche à l’amble (l’animal soulève deux pattes du même côté en même temps), les membres du côté droit en mouvement. » De même, le remontage donne une image plus juste de sa silhouette dans la longueur de son cou et l’inclinaison de son dos fuyant vers la queue.
Éléonore Fournié

À retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 622 (juillet-août 2023)
Délos, le miracle grec, 150 ans de fouilles
81 p., 11 €.
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