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Les promesses de l’amphithéâtre de Saint-Georges-du-Bois

Vue générale par drone de la fouille en 2023. © C. Demangeot, Hadès
Vue générale par drone de la fouille en 2023. © C. Demangeot, Hadès

Connue pour ses occupations antiques à vocation agricole, la plaine d’Aunis n’a pas livré de vestiges urbains. Un programme pluriannuel de recherches a donc débuté en septembre 2023, avec pour objectif de caractériser nature, datation et étendue d’une implantation située à Saint-Georges-du-Bois. Cette dernière était en effet seulement documentée par son amphithéâtre et un temple, repérés en 1976 et 2009. La fouille de l’édifice de spectacle laisse envisager la présence d’une agglomération qui reste à découvrir.

Prospecteur de renom, Jacques Dassié est le premier à repérer une vaste structure elliptique située à environ 500 mètres à l’ouest du bourg actuel. L’hypothèse d’un amphithéâtre est rapidement confirmée par des sondages conduits en 1976 puis en 1979 par Camille Gabet, avec des moyens rudimentaires. Ces opérations ont le mérite de vérifier l’état de conservation des vestiges sans avoir été trop destructrices ; on déplore toutefois le peu d’archives conservées et l’absence de mobilier recueilli. Les recherches actuelles ont donc eu pour but de comprendre les modalités de construction, la chronologie et l’environnement de cet édifice. Ainsi les trois sondages ouverts sur près de 800 m2 complétés par la géo-physique (G. Bruniaux) ont permis de percevoir le plan et l’évolution de ce monument.

Vue du mur périphérique de l’arène, de l’euripe creusé au-devant, et du substrat sur lequel repose le sol de l’arène, sondage 02. © B. Gissinger
Vue du mur périphérique de l’arène, de l’euripe creusé au-devant, et du substrat sur lequel repose le sol de l’arène, sondage 02. © B. Gissinger

Le pragmatisme de la construction

L’édifice de spectacle couvre une superficie de 0,26 hectare, l’ellipse extérieure mesurant 62 mètres sur 53 mètres, ce qui en fait le plus petit de la quarantaine d’amphithéâtres connus à ce jour en Gaule. Le monument présente un état de conservation globalement mauvais. Les bâtisseurs ont extrait directement sur place la roche nécessaire à la construction, notamment pour la réalisation de moellons. Le creusement d’une arène au profil irrégulier en cuvette a permis l’extraction de plusieurs centaines de m3 de matériaux. Il en est de même pour l’aménagement d’un vaste drain traversant l’arène de la porte ouest à la porte est sur une profondeur atteignant 2 mètres par endroits.

Bastien Gissinger, SRA Nouvelle-Aquitaine, avec la collaboration d’Alexis Raymond, SADIL

Article à retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 627 (janvier 2024)
Quand l’humanité était plurielle

81 p., 11 €.
À commander sur : www.archeologia-magazine.com

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