À l’occasion, fin février, du retour du célèbre mammouth de Durfort au Muséum national d’Histoire naturelle après un an de restauration, Archéologia vous propose un dossier « Mammouth » pour mieux connaître ces pachydermes de la Préhistoire et leurs contemporains tout en faisant la synthèse des derniers apports de la paléontologie.
Dès la fin du XVIIIe siècle, date à laquelle leur existence est connue, les mammouths (du russe mamont) ont passionné les premiers chercheurs. Une fascination qui ne s’est jamais démentie auprès du grand public : la taille de ces pachydermes, la forme de leurs défenses, la longueur de leur trompe et leur abondante fourrure concourent toujours à en faire aujourd’hui les stars des animaux préhistoriques.
Mammouths et éléphants : un bestiaire du Pléistocène
Longtemps considérés comme les ancêtres des éléphants, dont ils sont en réalité de proches cousins, les mammouths appartiennent à la famille des Proboscidiens, mammifères caractérisés par la présence d’une trompe (Proboscis) préhensile et de défenses (modification de leurs deuxièmes incisives). Durant le Quaternaire, ce groupe zoologique joue un rôle important pour les préhistoriques, tant d’un point de vue alimentaire que symbolique.
Du rôle des éléphants dans l’adaptation et la culture des humains au Paléolithique
Pendant des centaines de milliers d’années, les premiers humains et les éléphants/mammouths ont parcouru les paysages d’Afrique, d’Asie et d’Europe, et ont partagé leurs habitats. De nombreux sites archéologiques contiennent des restes d’éléphants/mammouths qui démontrent clairement l’exploitation de ces méga-herbivores par les préhistoriques.
Le mammouth dans l’art paléolithique
Le mammouth est l’animal terrestre le plus imposant qu’aient connu les humains de la dernière glaciation. Pourtant, il n’occupe pas la première place dans leur art, largement distancé par le cheval et le bison, puis par le cerf et le bouquetin. Ce statut « secondaire » n’empêche cependant pas que l’on retrouve son image de la Sibérie à l’Espagne pendant plus de 20 000 ans, aussi bien sur des objets que sur les parois des grottes.
Les derniers mammouths
La lignée des mammouths a connu une expansion spectaculaire au cours du Pléistocène, colonisant tout le continent eurasiatique et s’étendant même jusqu’au Mexique à la faveur des régressions marines successives. Pourtant, à la suite du dernier maximum glaciaire il y a 20 000 ans, leur aire de distribution s’est très rapidement contractée, et leurs effectifs se sont effondrés, jusqu’à leur complète disparition il y a quelques milliers d’années, n’en déplaisent aux actuelles tentatives de « désextinction ».
Dans l’arche de Noé préhistorique
Les mammouths ont peuplé l’Eurasie pendant plus de 2,5 Ma, et ils n’y étaient bien évidemment pas seuls. Ces animaux de grande taille ont évolué au cours des variations du climat, entourés d’une grande diversité d’espèces.
Les auteurs du dossier sont : Amélie Vialet (auteur et coordinatrice), Muséum national d’Histoire naturelle, UMR 7194, HNHP ; Philippe Fosse et Jean-Philip Brugal, UMR 7269, LAMPEA, université Aix-Marseille ; George Konidaris, université de Tübingen, Allemagne ; Dimitris Kostopoulos, université Aristote de Thessalonique, Grèce ; Ran Barkai, université de Tel-Aviv, Israël ; Frédéric Plassard, responsable de la grotte de Rouffignac, UMR 5199, PACEA, université de Bordeaux ; Régis Debruyne, Muséum national d’Histoire naturelle, UMR 7209, AASPE ; Anne-Marie Moigne, Muséum national d’Histoire naturelle, UMR 7194, HNHP
Dossier à retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 617 (février 2023)
Mammouths, dernières découvertes
81 p., 11 €.
À commander sur : www.archeologia-magazine.com