L’art autrement : regards choisis sur l’art.

 

Mort de Claude Ruiz Picasso, second fils du peintre

Pablo Picasso et son fils Claude à La Garoupe, Antibes (détail) le 19 août 1955. © Picture Alliance / DPA / Bridgeman Images
Pablo Picasso et son fils Claude à La Garoupe, Antibes (détail), le 19 août 1955. © Picture Alliance / DPA / Bridgeman Images

Année de commémoration du cinquantenaire de la disparition du peintre, 2023 se révèle une année sombre pour le clan Picasso. Après Françoise Gilot (1921-2023), muse et compagne du maître décédée il y a près de trois mois, c’est au tour de son fils, Claude Ruiz Picasso, de tirer sa révérence le 24 août à Genève. Âgé de 76 ans, ce demi-frère de Maya Ruiz Picasso, disparue en décembre 2022, était jusqu’en juin dernier à la tête de la Succession Picasso.

Né en 1947, Claude passe ses premières années entre Paris et Vallauris, servant inlassablement de modèle à son père : ici en costume polonais, là juché sur un cheval de bois ou encore jouant avec son camion. En 1949, sa sœur Paloma voit le jour. Lorsque Françoise Gilot et Picasso se séparent en 1953, Claude et Paloma cessent de vivre avec leur père, mais continuent de lui rendre visite. En 1960, ils obtiennent juridiquement le nom de Ruiz Picasso, alliant les patronymes maternel et paternel du peintre.

La brouille avec le père

Lorsqu’en 1964 Françoise Gilot publie Vivre avec Picasso, qui dévoile le caractère inquiet, envahissant, et brutal du peintre, le père, furieux, coupe les ponts avec ses deux jeunes enfants. Dès lors, Claude et Paloma vivront avec leur mère aux États-Unis. Claude poursuit des études de cinéma à l’Actors Studio de New York et pratique avec passion l’art de la photographie, assistant le grand photographe de mode Richard Avedon. Si en 1973 les enfants Gilot ne sont pas conviés aux funérailles intimistes de Pablo Picasso organisées par sa dernière femme Jacqueline Roque, dès l’année suivante leurs droits d’enfants naturels sont reconnus. La loi du 3 janvier 1972 prévoit en effet que les enfants illégitimes disposent désormais des mêmes droits et devoirs que les enfants légitimes.

Claude Ruiz Picasso à Berlin en l’an 2000 à l’occasion de la troisième exposition qu’il consacre à l’œuvre de son père. © akg-images / Bruni Meya
Claude Ruiz Picasso à Berlin en l’an 2000 à l’occasion de la troisième exposition qu’il consacre à l’œuvre de son père. © akg-images / Bruni Meya

À la tête de la Picasso Administration

En 1989, c’est lui que le tribunal de grande instance de Paris désigne pour régler la succession Picasso entre les héritiers : ses neveux Marina et Bernard Ruiz Picasso (respectivement nés en 1950 et 1959), enfants de Paul (1921-1975), fils légitime de l’artiste avec son épouse Olga ; sa demi-sœur Maya Ruiz Picasso (1935-2022), fille de Marie-Thérèse Walter ; sa sœur Paloma et lui-même. En 1995, il fonde la Picasso Administration afin de gérer pour la Succession Picasso les droits d’auteur et de reproduction du peintre. Quelques mois avant sa disparition, il avait décidé en juin dernier de confier les rênes de la plus importante succession artistique au monde à sa sœur Paloma. « Enfant-muse, mis très jeune en portrait avec sa sœur Paloma par son père et par sa mère, il aura veillé à la mort de son aïeul à préserver et diffuser son héritage », salue la ministre de la Culture dans l’hommage qu’elle lui rend.

Pablo Picasso et son fils Claude à La Garoupe, Antibes, le 19 août 1955. © Picture Alliance / DPA / Bridgeman Images
Pablo Picasso et son fils Claude à La Garoupe, Antibes, le19 août 1955. © Picture Alliance / DPA / Bridgeman Images

Gaspard Douin

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