Le réchauffement climatique menace les sites d’art rupestre et les grottes ornées. La section espagnole du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) vient d’établir une charte, pour une meilleure gestion de ce patrimoine inestimable et fragile.
Les sels marins poussés par des vents violents, qui écorchent et desquament les parois peintes à l’air libre ; les incendies, qui dévastent les sous-bois et modifient les infiltrations dans les cavités : voici quelques exemples des atteintes portées aux œuvres préhistoriques, consécutives des récentes modifications climatiques – qui vont aller en s’amplifiant dans les prochaines années. Approuvée par la section espagnole de l’ICOMOS, dans le cadre de la Journée internationale des monuments et des sites du 18 avril dernier, une nouvelle charte promeut la reconnaissance et la protection du patrimoine rupestre et pariétal, afin de le transmettre aux générations futures dans les meilleures conditions possibles. Cela passe aussi par une prise en compte des « paysages », c’est-à-dire les formations karstiques ou le couvert forestier, ainsi que leurs aménagements culturels.
Sept principes actifs
Ce patrimoine vulnérable ne peut être géré simplement par des initiatives individuelles, mais doit bénéficier d’un réseau efficace et réactif. Sept principes ont été définis. Il s’agit d’abord de la nécessité d’établir un inventaire exhaustif, (en employant toutes les technologies les plus modernes, notamment numériques, pour garder en mémoire les états de surface, au cas où ils viendraient à disparaître) avec une analyse, pour chaque site, de sa vulnérabilité, puis de mettre en place des mesures préventives, ce qui passe aussi par des études scientifiques et un financement public. La charte insiste également sur l’obligation de transparence et de communication des informations à la population concernée, mais aussi à tous ceux intéressés par la préservation de ce patrimoine mondial. Les stratégies envisagées sont d’abord des actions planifiées, incluant la participation d’acteurs aussi divers que les autorités, les scientifiques et les populations, dans une démarche commune et ciblée. Chacun doit prendre ses responsabilités et œuvrer pour la transmission d’un patrimoine qui nous a été légué et que nous devons préserver.
Romain Pigeaud
Pour aller plus loin :
https://icomos.es/wp-content/uploads/2023/04/CARTA-CCNAR_DEF.pdf