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Réouverture du musée Henri-Martin de Cahors

Musée de Cahors Henri-Martin. © Cabinet Beaudoin-Husson-Martinez-architectes
Musée de Cahors Henri-Martin. © Cabinet Beaudoin-Husson-Martinez-architectes

Fermé depuis 2016, le musée Henri-Martin de Cahors vient de rouvrir ses portes après plusieurs années de travaux, qui ont permis de magnifier le palais des archevêques dans lequel il est abrité et de mettre en lumière l’incroyable fonds qu’il préserve.

Autre époque, autre visage, le musée de Cahors entre dans une ère nouvelle, au terme de cinq années de travaux. Portée par l’État, la Région Occitanie et le Département du Lot, cette magistrale rénovation proposée par le cabinet Beaudoin-Husson-Martinez-architectes offre désormais des espaces plus vastes (qui ont doublé de volume avec 1 200 m2 destinés au public), plus modernes et lumineux, avec un parcours plus fluide, mettant en valeur l’œuvre du peintre postimpressionniste Henri Martin (les amateurs apprécieront la salle-cathédrale, ouverte sur le parc Tassart, où sont exposés deux grands décors, Le Monument aux morts de Cahors et La Fenaison, pour sa part déposé par le musée d’Orsay, et une cinquantaine de réalisations de l’artiste), des peintures du XVe au XIXe siècle, les créations des artistes tombés sous le charme des paysages du Quercy (à l’image d’André Breton déclarant « J’ai cessé de me désirer ailleurs », débarquant à Saint-Cirq-Lapopie), le fonds de l’illustre Léon Gambetta, l’un des pères fondateurs de la IIIe République, et enfin la superbe collection d’antiques du musée.

Secrets cadurciens

« Installé dans l’ancien palais épiscopal entre cour et jardin du XVe siècle, le musée a beaucoup été transformé depuis son ouverture en 1929 », nous confie Rachel Amalric, la dynamique directrice de l’institution. « Depuis, les collections n’ont cessé de s’enrichir de biens patrimoniaux d’horizons divers et atteignent aujourd’hui près de 11 000 objets, de la Préhistoire au XXIe siècle. » Parmi les incontournables, nous retiendrons la salle suspendue où est présentée temporairement la très rare Vénus de Capdenac, l’espace océanien où trône la tout aussi exceptionnelle statue de Rongo, dieu polynésien du curcuma, de la pluie, de l’agriculture et de l’arc-en-ciel, classée trésor national et dont seuls deux exemplaires sont conservés en France (l’autre est à la Rochelle), et, enfin, apothéose de la visite, les trois salles finales dédiées à l’archéologie. Le Quercy médiéval y figure en bonne place avec ses truculents éléments architecturaux sculptés (chapiteaux et linteaux) et l’Antiquité clôt cette visite majestueuse avec une gigantesque mosaïque.

Un espace dédié à l’archéologie

Bien conçu, un petit espace est dédié à la riche actualité de la discipline, nourrie des travaux de la cellule départementale d’archéologie du Lot, qui a notamment mis au jour un imposant sarcophage mérovingien sous le parking Charles-de-Gaulle, soulignant la densité historique de la ville antique et médiévale – nous ne pouvons que conseiller aux visiteurs de prolonger leurs découvertes au cœur des ruelles de la cité elle-même. Métamorphosé, ce « musée de France », très rapidement et spontanément nommé musée Henri-Martin, n’en a finalement reçu la nomination officielle qu’en juillet 2021 !

Éléonore Fournié


Musée de Cahors Henri-Martin  
792 rue Émile Zola, 46000 Cahors
Tél. : 05 65 20 88 88
www.museehenrimartin.fr

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