
Le 4 mai dernier, le ministère des Antiquités égyptien a annoncé des découvertes majeures sur le site de Gabal El Haridi dans le sud de la province de Sohag. Connu pour ses vestiges allant de l’Ancien Empire à la période copte, ce site, malheureusement largement pillé, a livré les traces d’une tour de guet en brique crue du règne de Ptolémée III (246-222 avant notre ère), un temps dédié à Isis, datant à peu près de la même période, et surtout quatre-vingt-cinq tombes creusées à flanc de montagne. Si certaines sont de simples sépultures, d’autres, plus considérables, présentent des séries de couloirs menant à des chambres funéraires, parfois garnies de leur momie. Trente d’entre elles contenaient des certificats de décès, rédigés en hiératique et en démotique, livrant, outre des prières aux divinités égyptiennes, de nombreuses informations sur les défunts (nom, âge, profession, nom des parents). Ces sépultures ont été creusées sur une très large période entre l’Ancien Empire et l’époque ptolémaïque (des environs de 2500 au Ier siècle avant notre ère), ce qui explique leurs structures variées. Les archéologues ont également retrouvé un bassin de purification, une plaque votive, des tessons de poterie inscrits (ostracas), des ossements d’animaux et une trentaine de pièces romaines. Ces découvertes figurent d’ores et déjà parmi les plus importantes de l’année, selon les autorités égyptiennes.
Éléonore Fournié