En avril 2018, les douanes de Roissy interceptent un colis partant pour les États-Unis. La DRAC d’Île-de-France réalise alors qu’il contient vingt-deux pièces de monnaie gauloises datées entre le IIème et le Ier siècle avant notre ère. Ces pièces – en argent, en bronze, ou en potin – proviennent de la collection Robert Bongard, dont une partie avait été vendue aux enchères en 2018. Elles sont issues de treize régions différentes et nous fournissent de nombreuses informations par leur iconographie ainsi que par la présence de mentions épigraphiques en langue gauloise. Ne bénéficiant pas d’une autorisation de sortie du territoire, elles ont été récupérées et remises au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Parmi elles, quatre pièces étaient jusqu’à présent totalement absentes des collections du musée, à l’image d’un potin orné d’une représentation de tête joufflue sur l’une des faces, coulé à Sénones, dans la région de Sens, durant le Ier siècle avant notre ère, ou encore d’une pièce en bronze arborant une swastika, utilisée par le peuple des Véliocasses, dans la région de Rouen, entre 60 et 25 avant notre ère. Ce remarquable enrichissement des collections publiques permet de rappeler l’importance de la lutte contre le trafic de biens culturels menée depuis 1975 par l’OCBC. En 2021, pas moins de 6 377 pièces ont ainsi été saisies. Le musée d’Archéologie nationale mettra en valeur cette nouvelle acquisition, ainsi que les défis auxquels nous confronte le pillage patrimonial, au sein de l’exposition « Passé volé, l’envers du trésor » qui ouvrira ses portes le 26 mai.
Maylis Beck