Un passé incontournable au musée archéologique de Strasbourg : sous l’autoroute, notre histoire

Les opérations archéologiques préalables aux travaux ont révélé plus de 120 indices de sites qui ont conduit à la prescription de 34 fouilles menées entre 2017 et 2019 par cinq opérateurs d’archéologie préventive (Inrap, Archéologie Alsace, ANTEA-Archéologie, Archeodunum et Éveha) sur un tracé de 24 km à l’ouest de Strasbourg.

« La restitution publique de ces résultats est rapidement apparue comme une nécessité tant pour la Drac du Grand Est qui prescrit ces recherches que pour le musée archéologique de Strasbourg qui a pour mission de valoriser les découvertes archéologiques régionales », souligne Alexandra Guy, assistante de conservation. « Il était impossible de présenter l’ensemble des découvertes tant celles-ci sont nombreuses : plus de 360 sépultures, plusieurs dizaines de tonnes de céramique, plusieurs milliers d’objets en métal, verre, os et autres matériaux… Il a été décidé de privilégier les découvertes inédites ou celles qui ont profondément renouvelé ou amélioré les connaissances et de mettre en avant les méthodes innovantes qui ont permis d’obtenir ces résultats », précise Bertrand Béhague, ingénieur d’étude au Service régional de l’archéologie de la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est.

Fibule, alliage cuivreux, premier Âge du fer, Truchtersheim, fouille Inrap. © Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola

L’exposition aborde dans un premier temps la formation du paysage local qui a pu être documenté par la réalisation de sondages profonds et de coupes. Ceux-ci mettent en évidence les dépôts successifs de sédiments survenus lors des phases de glaciation et de réchauffement du Quaternaire entre 475 000 et 10 000 ans avant notre ère. Ces sédiments ont piégé des ossements d’animaux du Paléolithique, les mammouths et les équidés principalement, qui attestent des activités de chasse et de boucherie.

Vase à visage, céramique, IIIe-IVe siècle de notre ère, Breuschwickersheim, fouille Éveha. © Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola

Le visiteur découvre ensuite l’évolution de l’occupation de ce territoire depuis le début du Néolithique jusqu’à aujourd’hui. À différents moments de l’histoire, les implantations humaines, qu’il s’agisse d’habitats, de cimetières ou de lieux de rassemblement, ont été plus ou moins denses ou hiérarchisés. Pour chacune des périodes, différents sites ont permis de mettre en évidence cette organisation : une enceinte du Néolithique moyen à Eckwersheim, un village du premier Âge du fer concentrant des traces d’artisanat diversifié à Truchtersheim, ou encore un village et une nécropole du Haut Moyen Âge à Pfettisheim et Kolbsheim.

Quinaire de Caracalla, alliage cuivreux, date de frappe : 206 de notre ère, Vendenheim, fouille Archéologie Alsace. © Musées de la Ville de Strasbourg, M. Bertola

La troisième partie traite des sépultures des hommes, des femmes et des enfants qui ont occupé ce territoire. Sur les 34 fouilles réalisées, 22 ont livré des dépôts funéraires comportant un ou plusieurs individus. Ces sépultures révèlent la normalisation des pratiques rituelles pour chacune des périodes représentées. Pour autant, certains dépôts sont apparus plus atypiques et témoignent de la diversité des formes d’ensevelissement.
Tout au long du parcours, plusieurs dispositifs invitent le visiteur à participer au questionnement des archéologues et à découvrir les nouvelles méthodes ou technologies employées pour mieux comprendre notre histoire.

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