France, Belgique, Pays-Bas : 6 musées qui (r)ouvrent leurs portes cet été

Pour célébrer le centenaire de sa construction, la ­Maison-atelier Lurçat, située Villa Seurat dans le XIV^e arrondissement de ­Paris, ouvre ses portes au public pour la première fois. Classé au titre des Monuments historiques, ce bâtiment aux lignes épurées d’une blancheur immaculée constitue un précieux témoignage de l’œuvre de deux grands artistes : l’architecte André Lurçat (1894-1970) et son frère Jean (1892-1966), célèbre peintre-cartonnier et grand rénovateur de la tapisserie du XX^e siècle. Le premier, membre du Mouvement moderne, a donné les plans de cette maison au caractère novateur, tandis que le second en a fait sa demeure et son atelier. La maison a conservé son décor et son mobilier et s’enrichit également d’œuvres acquises par l’Académie des Beaux-Arts, chargée de préserver et de promouvoir le travail de Jean Lurçat.

La Maison-atelier Lurçat. © Patrick Rimond / Académie des beaux-arts © Adagp, Paris, 2025

Si la création d’un musée du chien peut paraître une idée surprenante à première vue, elle répond pourtant à un véritable intérêt de la part des visiteurs. Forte du succès rencontré pendant la semaine nationale du chien, la Centrale Canine, située à Aubervilliers, a décidé de rendre son patrimoine cynophile, jusque-là connu surtout des spécialistes, des vétérinaires et des journalistes, accessible à tous de manière pérenne. Conçu comme un cabinet de curiosités, ce nouveau musée présente des centaines d’œuvres d’art et d’objets insolites, des tableaux hyperréalistes de Miguel Angel Moraleda à une niche Napoléon III, en passant par des squelettes canins, qui retracent la place du chien dans l’histoire et dans la société. Clou de la visite : il est possible de venir flanqué de son compagnon à quatre pattes !

Deux montagnes des Pyrénées, au gala de la « Belle et la Bête » de 1953, Mle Cailleux Clichy. Photographie. © Fonds Musée du chien de la Centrale Canine

Premier port d’Europe, Rotterdam a toujours été un carrefour commercial important et, en tant que tel, a connu et connaît encore d’importants mouvements de populations. Ce constat est à l’origine de Fenix, un nouveau musée international consacré aux migrations vues à travers le prisme de l’art. Installé dans un entrepôt historique réhabilité, qui appartenait à la Holland America Line, et sublimé par l’agence MAD grâce à une superstructure évoquant une tornade, il se veut un lieu central dans le quartier portuaire de Katendrecht. L’exposition inaugurale, intitulée « All Directions : Art That Moves You », présente 150 œuvres réalisées par des artistes venus du monde entier, ainsi que des objets réunis par les habitants de Rotterdam, qui racontent des histoires individuelles de migrations.

Le musée Fenix a ouvert vendredi 16 mai à Rotterdam, aux Pays-Bas. © Iwan Baan

C’est un musée original qui vient d’ouvrir à l’initiative de la Ville de Courtrai sur le site de l’abbaye de Groeninghe. L’institution propose un dialogue entre la collection municipale et l’art contemporain, à travers une approche qui se veut ludique et plurielle. Elle se dote pour ce faire de multiples pièces à la manière d’une maison : un living dont l’aménagement changera tous les deux ans, un salon participatif, un atelier créatif, un jardin, mais aussi un café et une galerie. Centrée sur le thème de l’identité, elle offre aux visiteurs un programme évolutif dans un cadre accueillant. Jusqu’à la mi-septembre, elle abrite l’exposition « F**klore. Reinventing Tradition », qui cherche à revisiter le folklore de manière poétique et humoristique.

Le musée Abby à Courtrai en Belgique. © Barozzi Veiga

Velours, soie, coton, le nouveau musée de la Mode et du Costume d’Arles nous plonge dans un tourbillon d’étoffes chatoyantes. La maison Fragonard, d’abord réputée pour ses parfums et déjà à l’origine de plusieurs musées, ouvre en effet un lieu dédié au textile dans l’hôtel particulier Bouchaud de Bussy, situé au cœur de la « Petite Rome des Gaules ». Cet ambitieux projet réunit 10 000 pièces issues de deux collections de très grande qualité : d’un côté, celle d’Hélène Costa, perpétuée par ses filles, dirigeantes de la maison Fragonard, et de l’autre, celle des historiennes et chercheuses Magali et Odile Pascal, passionnées par le costume provençal et plus particulièrement arlésien. Cette nouvelle institution rappelle ainsi à tous que le costume arlésien, loin de n’être qu’un élément de folklore, constitue encore aujourd’hui un patrimoine bien vivant.

Rubans de coiffe d’Arles, vers 1835-1845. Velours de soie façonné. Collection musée de la Mode et du Costume d'Arles. Photo service de presse. © Fanny Terno

Après huit mois de travaux de rénovation, le musée du Masque et du Carnaval (Mumask) de Binche ouvre à nouveau ses portes au public et fête ses cinquante ans d’existence avec une exposition permanente entièrement repensée. Le nouveau parcours thématique vise à approfondir les liens entre les objets exposés – plus nombreux qu’auparavant – et leur contexte de création, qu’il soit historique, anthropologique ou artistique. Sont ainsi abordés les rapports avec la nature, la place des masques dans les rituels de passage, leur utilisation dans les rites thérapeutiques, mais aussi leur rôle dans la culture populaire et le monde du théâtre. Le propos est mis en valeur par une scénographie moderne, interactive et immersive, avec une attention toute particulière portée aux enfants et aux déficiences visuelles et auditives.

Le musée du Masque et du Carnaval (Mumask) à Binche. © DR