Nos itinéraires de l’été 2025 (14/17). Le règne animal

Anonyme, Portrait de femme dite « La dame aux chiens », XVIIe siècle. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre. Photo service de presse. © 1993 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) Gérard Blot
Les animaux s’invitent au musée cet été. Dinosaures, chevaux, félins mais aussi dragons et hybrides se dévoilent à travers les sculptures bigarrées de Niki de Saint Phalle ou encore les fascinants croquis de Léonard de Vinci.
PARIS | Dubien, les animaux pour alter ego
« Mon travail, si on le regarde bien, n’est pas juste une célébration de la nature et des animaux. Il parle de réparation et d’échange. » Ces mots d’Edi Dubien décrivent parfaitement la tendresse avec laquelle il sait lier, dans ses œuvres, flore, faune et humanité. Après six mois de succès auprès des visiteurs du musée de la Chasse et de la Nature, l’exposition consacrée à l’artiste est prolongée pour l’été : ses 200 dessins, peintures, sculptures et installations, dont un grand nombre d’inédits, investissent avec justesse et pertinence l’ensemble des espaces de l’institution parisienne.

Edi Dubien (né en 1963), Face à Face, 2024. Aquarelle, crayon et encre sur papier marouflé sur toile. Photo service de presse. © Edi Dubien, Adagp, Paris, 2025. Photo musée de la Chasse et de la Nature / Aurélien Mole
« S’éclairer sans fin. Edi Dubien », jusqu’au 17 août 2025 au musée de la Chasse et de la Nature, 62 rue des Archives, 75003 Paris. Tél. 01 53 01 92 40. www.chassenature.org
Catalogue, JBE Books, 29 €.
AMBOISE | Léonard de Vinci et le vivant
Le château du Clos Lucé prend à nouveau comme point de départ d’une exposition son illustre occupant, dont il présente un célèbre original, Dessin d’une aile artificielle et note sur le cours de l’eau. La fine observation de la nature par Léonard de Vinci inspire ses nombreux projets de machines et d’inventions, en authentique pionnier du biomimétisme. La formidable postérité de cette notion se décline au fil du parcours avec une fameuse gravure de Rhinocéros par Albrecht Dürer, les créations animalesques de François Delarozière ou encore une maquette de vaisseau sous-marin conçu par l’académicien Charles Rougerie, parmi bien d’autres.

Léonard de Vinci (1452-1519), Dessin d’une aile artificielle et note sur le cours de l’eau, Codex Atlanticus, 846v. Photo service de presse. © Veneranda Biblioteca Ambrosiana, Pinacoteca – Milano
« S’inspirer du vivant : de Léonard de Vinci à nos jours », jusqu’au 10 septembre 2025 au château du Clos Lucé, 2 rue du Clos Lucé, 37400 Amboise. Tél. 02 47 57 00 73. www.vinci-closluce.com
Catalogue, édition Skira, 29 €.
AUVERS-SUR-OISE | Animaux fantastiques
De curieuses chouettes, des chats attendrissants, des volatiles invitant au rêve… Rendue possible grâce à deux dons majeurs faits au musée Daubigny en 2022 et 2023, cette exposition présente quatre-vingts animaux fantastiques, souvent représentés avec douceur et curiosité : sculptures, céramiques, gravures, peintures, poésie… Entre Extrême-Orient, Amériques et Europe, le parcours invite à la découverte des représentations animales d’artistes aussi divers que Cocteau, Foujita, René Lalique ou encore Koji Ikuta.

Koji Ikuta (né en 1953), Le Clin d’œil, 1999. Manière noire. Auvers-sur-Oise, musée Daubigny. Photo service de presse. © musée Daubigny
« Âmes animales », jusqu’au 21 septembre 2025 au musée Daubigny, manoir des Colombières, rue de la Sansonne, 95430 Auvers-sur-Oise. Tél. 01 30 36 80 20. www.museedaubigny.com
AIX-EN-PROVENCE | Le bestiaire de Niki
La vivifiante exposition que l’hôtel de Caumont consacre à Niki de Saint Phalle propose de faire un pas de côté en convoquant les dragons, serpents, licornes, oiseaux et créatures hybrides qui peuplent son œuvre. Symboles, mythes et histoire personnelle se mêlent inextricablement dans les grandes toiles composites des débuts comme dans les sculptures tout en courbes et couleurs acidulées qui ont fait sa notoriété. Ce bestiaire fantastique révèle aussi l’intérêt de Niki pour les mythes fondateurs, l’ésotérisme, le cinéma ou le monde des rêves…

Niki de Saint Phalle (1930-2002), Oiseau de feu, 1982. Polyester peint, 40 x 44 x 18 cm. Santee, Niki Charitable Art Foundation. Photo service de presse. © 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris, 2025
« Niki de Saint Phalle. Le bestiaire magique », jusqu’au 5 octobre 2025 à Caumont-Centre d’Art, 3 rue Joseph Cabassol, 13100 Aix-en-Provence. Tél. 04 42 20 70 01. www.caumont-centredart.com
Catalogue, éditions Hazan, 194 p., 29,95 €.
PARIS | Les oiseaux de Shimomura Ryōnosuke
Shimomura Ryōnosuke (1923-1998), qui a activement contribué à réinventer la peinture traditionnelle japonaise Nihoga, est mis en lumière au musée Cernuschi. Plus ou moins abstraites, ses compositions graphiques de grand format, sur toile ou sur pâte à papier travaillée en relief, se concentrent sur le motif de l’oiseau. Coqs de combat, aigles aux ailes déployées et volatiles stylisés traduisent les patientes recherches de cet artiste excentrique au style hybride, véritable trait d’union entre culture ancestrale japonaise et influence contemporaine venue d’Occident.

Shimomura Ryōnosuke (1923-1998), Tournoiement, 1984. Pâte à papier, couleurs et encre sur papier marouflé sur bois. Paris, musée Cernuschi, don Shimomura Shizue. Photo service de presse. Photo CC0 Paris Musées / musée Cernuschi
« Shimomura Ryōnosuke, le peintre et l’oiseau », jusqu’au 12 octobre 2025 au musée Cernuschi, 7 avenue Velasquez, 75008 Paris. Tél. 01 53 96 21 50. www.cernuschi.paris.fr
LANDERNEAU | Singer la nature
Qui de l’homme ou de l’animal singe l’autre ? C’est la question posée par cette exposition qui propose une approche globale des représentations animales dans l’art. Peur de la bestialité, amusement face à la faune, humanisation des animaux ou au contraire animalisation de l’être humain… Des prêts importants (Fondation Maeght, Guggenheim Museum, Tate Modern…) ont permis d’illustrer ces diverses tendances en réunissant une sélection de plus de 150 peintures et sculptures, parmi lesquelles des chefs-d’œuvre d’artistes majeurs, à l’instar de Chardin, Bourdelle ou encore Kandinsky.

Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779), Le Singe peintre, vers 1740. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre. Photo service de presse. © musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn / Angèle Dequier
« Animal !? », jusqu’au 2 novembre 2025 au Fonds pour la culture Hélène & Édouard Leclerc, 71 rue de la Fontaine Blanche, rue des Capucins, 29800 Landerneau. Tél. 02 29 62 47 78. www.fonds-culturel-leclerc.fr
LAMBALLE | Mathurin Méheut paléontologue
Sous le pinceau de Mathurin Méheut (1882-1958), ichtyosaures, ptérodactyles et diplodocus ont envahi l’institut géologique de la faculté de Rennes entre 1942 et 1947. Le musée de Lamballe revient sur la genèse de ce décor unique, commandé par le doyen de la faculté et résistant Yves Milon, en se concentrant sur les animaux disparus. L’on découvre ainsi un pan méconnu de l’œuvre du célèbre peintre et illustrateur qui multiplia les recherches au Muséum, au zoo et dans les ouvrages scientifiques. L’exposition élargit judicieusement le propos à une présentation plus globale du paléoart.

Mathurin Méheut (1882-1958), Les Diplodocus, 1942-1947. 208 x 495 cm. Université de Rennes. Photo service de presse. © Université de Rennes
« Réveiller les animaux disparus », jusqu’au 3 janvier 2026 au musée Mathurin Méheut, haras national, 15 place du champ de foire, 22400 Lamballe Armor. Tél. 02 96 31 19 99. www.musee-meheut.fr
MEAUX | Chevaux et poilus de la Grande guerre
Les 11 millions d’équidés mobilisés par les armées impliquées dans la Première Guerre mondiale payèrent un lourd tribut à ce conflit sanglant. Utilisés dans le transport de troupes, de matériel, ou encore pour charger l’ennemi, ces chevaux, ânes et mulets ont partagé avec l’être humain, dans une bouleversante fraternité d’armes, les horreurs comme les honneurs de la guerre. Équipements de cavalerie, photographies, récits de combattants, documents officiels, affiches ou encore sculptures, narrent pour la première fois au musée de la Grande Guerre cette émouvante histoire équestre.

Georges Busson (1859-1933), Hussards en reconnaissance, vers 1914. Aquarelle sur papier. Meaux, musée de la Grande Guerre. Photo service de presse. © musée de la Grande Guerre, Meaux
« Des chevaux et des hommes », jusqu’au 4 janvier 2026 au musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, rue Lazare Ponticelli, 77100 Meaux. Tél. 01 60 32 14 18. www.museedelagrandeguerre.com
Catalogue, Éditions Ouest France, 25 €.
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