Guy Cogeval, ancien président du musée d’Orsay, est mort
Ancien président des musées d'Orsay et de l'Orangerie et spécialiste des Nabis, Guy Cogeval s'est éteint le 12 novembre 2025 à l'âge de 70 ans. © EPMO / Nicolas Krief
Deux mois et demi après la brutale disparition de Sylvain Amic, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie, c’est au tour d’une autre figure éminente de tirer sa révérence. Né en 1955, l’historien de l’art et conservateur du patrimoine Guy Cogeval, qui a dirigé l’institution jusqu’en 2017, s’est éteint le 12 novembre à l’âge de 70 ans. Le monde de l’art salue une personnalité passionnée et singulière, qui a marqué de son empreinte les institutions qu’il a dirigées.
« Il avait engagé les musées dans un dialogue entre les arts, avait accueilli le théâtre, le cinéma et des expositions innovantes — comme la grande exposition « Walt Disney » au Grand Palais — tout en veillant à ce que le patrimoine demeure vivant et accessible à tous », a déclaré la ministre de la Culture, Rachida Dati, à l’annonce du décès de Guy Cogeval.
Un directeur de musée mémorable
Après des études d’histoire de l’art, Guy Cogeval est reçu au concours de conservateur en 1985. Entre 1992 et 1998, il dirige le musée des Monuments français, dont les collections ont été intégrées à la Cité de l’architecture et du patrimoine à son ouverture, en 2007. « Son héritage, marqué par une passion inébranlable pour le patrimoine, une vision audacieuse de la muséographie et un goût pour la convivialité, a profondément marqué l’institution et la culture architecturale française », a écrit Julien Bargeton, président de l’institution, à l’annonce de son décès. Guy Cogeval traverse ensuite l’Atlantique pour prendre la tête du musée des Beaux-Arts de Montréal, jusqu’en 2006. « Durant ses années en tant que directeur, Guy Cogeval a marqué l’histoire de notre institution par sa vision audacieuse, qui s’est traduite par une programmation variée », ont écrit les équipes du musée à la nouvelle de sa mort.
Neuf ans à la tête du musée d’Orsay
Après un passage par l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), Guy Cogeval est nommé en 2008 président du musée d’Orsay. Il devient président de l’Établissement public du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie en 2010, à la faveur de la fusion des deux institutions. « En neuf ans, il aura donné un souffle nouveau à nos musées et aura amplifié leur rayonnement national et international », salue sur les réseaux sociaux le musée d’Orsay, rendant hommage à un passionné non seulement de beaux-arts, mais aussi de musique, d’opéra et de photographie. Son style et ses choix en matière d’expositions n’ont pas toujours fait l’unanimité, mais ont donné lieu à des manifestations atypiques, dont « Crime et châtiments » en 2010, « L’impressionnisme et la mode » en 2012, « L’ange du bizarre » en 2013, ou encore « Masculin/Masculin. L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours », la même année.
À la tête du musée d'Orsay, Guy Cogeval fut l'artisan en 2011 du Nouvel Orsay, rénovation des salles et du parcours marquant le 25e anniversaire du musée. Photo service de presse. © musée d’Orsay
Une passion pour les Nabis
À l’issue de son mandat, en 2017, Guy Cogeval prend la direction du Centre d’études des Nabis et du symbolisme, créé sur mesure. Spécialiste des Nabis, et particulièrement d’Édouard Vuillard, il est l’auteur du Catalogue critique des peintures et pastels de l’artiste, paru en 2003. Il a été la même année commissaire de la rétrospective consacrée au peintre au Grand Palais, à Paris, et au musée des Beaux-Arts de Montréal. Le musée d’Orsay lui doit plusieurs enrichissements importants de sa collection, dont la négociation avec les collectionneurs Marlene et Spencer Hays de donations ayant fait entrer au musée quelque 300 peintures, dessins et sculptures de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle, parmi lesquels des œuvres de Vuillard, Bonnard, Denis, ainsi que de Degas, Redon, Caillebotte et Modigliani.
