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Adjugé ! Lempicka revisite Vermeer, Signac illumine Zurich

Paul Signac (1863-1935), Saint-Tropez, port en fête (détail), 1895. Huile sur toile, 65,5 x 81 cm. Vente Zurich, Koller, 27 juin 2025. Estimé : 2/3 MCHF. Adjugé : 6 177 000 CHF (6 642 221 € frais inclus).

Paul Signac (1863-1935), Saint-Tropez, port en fête (détail), 1895. Huile sur toile, 65,5 x 81 cm. Vente Zurich, Koller, 27 juin 2025. Estimé : 2/3 MCHF. Adjugé : 6 177 000 CHF (6 642 221 € frais inclus). © Koller

Plusieurs ventes en France et en Suisse ont marqué le retour sur le marché de toiles longtemps détenues en mains privées. Exécutées par des grands noms de la peinture moderne, ces œuvres ont suscité un vif intérêt.

Énigmatique nu de Vallotton

Peint à l’aube de la Grande Guerre, ce portrait de Félix Vallotton date de la fin de la carrière de l’artiste alors que ce dernier s’est installé à Honfleur. Sa peinture de plus en plus épurée et graphique se débarrasse de tout détail superflu pour se concentrer sur l’essentiel. C’est le cas dans cette Femme à la rose où le corps féminin, peint frontalement sur un fond neutre, acquiert une dimension sculpturale. Le peintre a aussi manifestement voulu susciter une interrogation chez le spectateur : cette femme dénudée au regard lointain est-elle ou non une fille de joie ? Rappelons cette phrase tirée de son Journal : « il me semble que je peins pour des gens équilibrés, mais non dénués toutefois, très à l’intérieur, d’un peu de vice inavoué. J’aime d’ailleurs cet état qui m’est aussi propre ».

Félix Vallotton (1865-1925), Femme à la rose, 1914. Huile sur toile, 100 x 81 cm. Vente Bâle, Artcurial, Beurret Bailly Widmer, 25 juin 2025. Estimé : 120 000/160 000 CHF. Adjugé : 152 430 CHF (163 910 € frais inclus).

Félix Vallotton (1865-1925), Femme à la rose, 1914. Huile sur toile, 100 x 81 cm. Vente Bâle, Artcurial, Beurret Bailly Widmer, 25 juin 2025. Estimé : 120 000/160 000 CHF. Adjugé : 152 430 CHF (163 910 € frais inclus). © Artcurial

Succès pour une œuvre majeure de Paul Signac à Zurich

Cette lumineuse toile de Paul Signac a suscité une vive bataille d’enchères dans la vente de la maison Koller à Zurich. Apparue pour la dernière fois sur le marché en 1903, elle était conservée à l’abri des regards dans une collection allemande depuis plus d’un siècle. Datée de 1895, elle illustre magnifiquement l’amour du peintre pour la mer et pour la bourgade de Saint-Tropez découverte en 1892, où il ne tardera pas à s’installer. Ce tableau, pour lequel Signac avait préalablement réalisé une esquisse, est aussi une œuvre clé dans sa carrière. Il y développe avec brio la technique divisionniste adoptée en 1886, tout en l’accompagnant d’une libération de la couleur, osant les contrastes colorés des fanions en périphérie de la toile.

Paul Signac (1863-1935), Saint-Tropez, port en fête, 1895. Huile sur toile, 65,5 x 81 cm. Vente Zurich, Koller, 27 juin 2025. Estimé : 2/3 MCHF. Adjugé : 6 177 000 CHF (6 642 221 € frais inclus).

Paul Signac (1863-1935), Saint-Tropez, port en fête, 1895. Huile sur toile, 65,5 x 81 cm. Vente Zurich, Koller, 27 juin 2025. Estimé : 2/3 MCHF. Adjugé : 6 177 000 CHF (6 642 221 € frais inclus). © Koller

Quand Tamara de Lempicka revisite la peinture hollandaise

Succès attendu mais néanmoins retentissant pour ce tableau de Tamara de Lempicka conservé depuis près de 80 ans dans une collection privée. Cette grande figure féminine de la période Art déco peint cette toile en 1941 alors qu’elle est réfugiée aux États-Unis en raison de la guerre. Installée à Beverly Hills, elle fréquente assidûment le milieu du cinéma, ce qui peut expliquer la pose quasi photographique de cette jeune Hollandaise. Mais l’influence déterminante ici est évidemment celle de Vermeer, dont l’artiste réinterprète de façon très personnelle la fameuse laitière. Parmi toute sa production d’exil, c’est ce tableau que Tamara décidera de présenter au Salon d’Automne de 1944, au moment de la Libération de Paris.

Tamara de Lempicka (1894-1980), Jeune Hollandaise, 1941. Huile sur toile, 63,5 x 56 cm. Vente Paris, Rossini, 3 juillet 2025. Estimé : 400 000/700 000 €. Adjugé : 1 184 960 € (frais inclus).

Tamara de Lempicka (1894-1980), Jeune Hollandaise, 1941. Huile sur toile, 63,5 x 56 cm. Vente Paris, Rossini, 3 juillet 2025. Estimé : 400 000/700 000 €. Adjugé : 1 184 960 € (frais inclus). © Rossini