Le Louvre, un palais façonné par l’histoire

Giovanni Francesco Romanelli, Apollon et les Muses, 1625-1650. Composition à la voûte de l’antichambre ou salle des Saisons de l’appartement d’été d’Anne d’Autriche. Photo service de presse © Musée du Louvre – N. Guiraud
Tout au long des huit siècles qui l’ont vu naître et se développer, les liens étroits du palais du Louvre avec l’histoire de France ne se sont jamais déliés. Au contraire, les métamorphoses successives de son plan comme de ses décors extérieurs et intérieurs ont suivi les évolutions politiques autant que celles des époques et des goûts. Sa place dans l’histoire de l’architecture et du décor monumental n’en est que plus significative.
Des premiers vestiges de sa genèse au Moyen Âge, sous les règnes de Philippe Auguste et de Charles V, jusqu’à celui de François Ier, la forteresse initiale devenue résidence royale n’a cessé d’être un enjeu de pouvoir des souverains français, décidés à l’inscrire durablement dans l’enceinte de la ville de Paris. Souverain bâtisseur, François Ier prend conscience de la vétusté du château-forteresse érigé par Charles V. C’est ainsi que l’architecte Pierre Lescot est choisi en 1546 par le roi de France pour le projet d’un château en lieu et place du précédent. Après la mort du souverain, la réalisation du projet revient à son fils, Henri II. Ce dernier révise le plan initial en l’agrandissant pour y déployer les fastes de la cour des Valois (voir « Le Louvre de la Renaissance »). Lescot entreprend là son plus grand chantier au cœur de Paris, comme en témoigne encore aujourd’hui la façade qu’il conçoit pour ce premier château renaissant avec le sculpteur Jean Goujon (voir « La Cour carrée »).
Du château des Valois au palais des Bourbons
Henri II meurt accidentellement en 1552, et une période d’incertitude s’ouvre pour le royaume de France avec la montée des guerres de religion. La reine Catherine de Médicis, devenue veuve, choisit de s’établir non loin du Louvre et lance un ambitieux projet de palais résidentiel au cœur d’un somptueux jardin à l’italienne, le palais des Tuileries, qu’elle confie à l’architecte Philibert Delorme. Mais les massacres de la Saint-Barthélemy viennent clore en 1572 de façon dramatique le règne des Valois. Le château du Louvre n’offre pas encore une inscription puissante et homogène au sein de la ville. Les ruines de la forteresse de Charles V demeurent visibles, ceignant les façades de Lescot d’un périmètre chaotique. L’avènement d’une période de paix inaugurée par le roi de Navarre, devenu Henri de Bourbon, va changer la donne. Son « grand dessein » consiste à réunir le Vieux Louvre de Lescot au palais des Tuileries, par la galerie du Bord-de-l’Eau, un nouveau corps de bâtiment de 460 mètres de long. Le roi fait également achever la Petite Galerie, longue de 64 mètres, perpendiculairement à la Seine dans le prolongement de la Galerie, et destinée à recevoir un décor vite disparu, illustrant la généalogie des rois de France.

Fouilles de la Cour carrée révélant les vestiges du Louvre médiéval, en 1984. © akg-images / CDA / Guillot
Le Louvre au Grand Siècle
La mort tragique d’Henri IV en 1610 vient stopper la poursuite de ses ambitions pour le Louvre. Son fils, Louis XIII, poursuit le grand dessein. Son règne est marqué par la réalisation de l’aile ouest de la Cour carrée sur les plans de l’architecte Jacques Lemercier, qui s’inspire du travail de Lescot dans un souci d’harmonie et d’unité. Le décor de la galerie du Bord-de-l’Eau, confié au peintre Nicolas Poussin, occupe la dernière partie du règne de Louis XIII. Projet trop ambitieux ? Poussin accepte le défi, mais les nombreuses contraintes qui lui sont opposées dans la conduite de son projet l’incitent à renoncer en septembre 1642 (voir « La Grande Galerie, cœur battant du Louvre »). Le décor d’inspiration antique sur le thème d’Hercule restera inachevé jusqu’à la fin du XVIIIe siècle avant de faire place au musée. À la mort de Louis XIII, la reine Anne d’Autriche, devenue régente de France le temps de la minorité du jeune roi, revient s’installer au Louvre en 1655 après les événements de la Fronde. Elle commande au premier architecte du roi, Louis Le Vau, une enfilade de cinq salles destinée à abriter ses appartements d’été, orientés à l’ouest, au rez-de-chaussée de la Petite Galerie, moins exposés à la chaleur que ceux habituellement dévolus à la reine, au sud (voir « L’appartement d’été d’Anne d’Autriche »). Ce nouvel ensemble inaugure la reprise d’importants projets édilitaires.
« La galerie d’Apollon devient un écrin à la gloire du souverain, annonçant la future galerie des Glaces. »
L’avènement du règne de Louis XIV marque en effet la volonté du souverain de renforcer les organes de la vie politique et de contraindre la cour à une étiquette rigoureuse. Colbert convainc le roi d’achever la Cour carrée pour y loger les membres de la cour et de créer une place royale, côté est, face à la ville. Il lance un premier concours pour la façade est ; celui-ci réunit des architectes français et italiens dont le célèbre cavalier Bernin, qui vient d’achever la colonnade de Saint-Pierre de Rome. Aucun des projets n’est jugé satisfaisant. Colbert invite cependant le Bernin à Paris dans l’espoir qu’un projet plus adapté aux désirs du souverain voie le jour. C’est peine perdue, et la solution choisie consiste à réunir un Petit Conseil de savants composé de l’architecte Le Vau, du peintre Le Brun et de l’érudit Claude Perrault. Approuvé par le roi en 1657, le projet de la Colonnade voit ainsi le jour. Peu après, en 1661, un incendie ravage le premier étage de la Petite Galerie. Les nouveaux appartements du rez-de-chaussée sont toutefois épargnés. Le Vau, en charge de la reconstruction, étend les travaux à de nouveaux espaces adjacents, destinés à recevoir les collections du roi : la galerie d’Apollon devient un écrin à la gloire du souverain, annonçant la future galerie des Glaces (voir « Le Louvre de Le Vau, de galerie en salon »).

Louis Poisson, Vue cavalière du grand dessein du Louvre, début du XVIIᵉ siècle (restaurée etcomplétée en 1864 par Jacques Guiaud). Huile sur enduit. Fontainebleau, château, galerie des Cerfs. © RMN (château de Fontainebleau) – G. Blot
L’arc de triomphe du Carrousel
L’arc du Carrousel doit son nom au spectacle équestre donné au même emplacement en 1662 par Louis XIV pour célébrer la naissance de son premier héritier. Commandé par Napoléon Ier, cet arc de triomphe rend hommage aux soldats de la Grande Armée victorieux lors de la bataille d’Austerlitz (1805). Il est construit en un temps record, entre 1806 et 1808, par les architectes Percier et Fontaine sur le modèle des arcs de triomphe romains et marque alors l’entrée du palais des Tuileries, où réside l’empereur. Le programme de son abondant décor sculpté est conçu par Dominique-Vivant Denon : des bas-reliefs illustrent les campagnes militaires napoléoniennes et des statues de soldats de l’armée impériale sont placées à l’attique. Au sommet, un quadrige en bronze reprend les modèles antiques. L’ensemble est marqué par une riche polychromie due à la variété des matériaux employés. La restauration complète de l’arc menée en 2022-2024 a remis en valeur toute la splendeur de ce bijou architectural.

L’arc de triomphe du Carrousel. © Musée du Louvre, dist. RMN – A. Viger
Vers le musée
Dès 1682, Louis XIV choisit de faire de Versailles son lieu de résidence unique. Le sort du palais des rois de France est en jeu. L’arrivée au Louvre en 1692 de l’Académie royale de peinture et de sculpture transforme les lieux en un palais des arts et des artistes jusqu’à la Révolution française. Enfermés à Versailles dans le cabinet du roi, les tableaux de la collection royale ne sont pas visibles ; ce faisant, ils ne peuvent servir de modèles aux artistes de l’Académie, et le phénomène fait l’objet d’une critique récurrente. Le projet de muséum émerge de ces discussions, et la Grande Galerie du Louvre est jugée la plus appropriée à cette fin. L’article « Louvre » de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert en fait mention explicitement. À partir de 1775, le muséum devient l’enjeu principal du directeur des Bâtiments de Louis XVI, le comte d’Angiviller. Si le gouvernement révolutionnaire qui se met en place en 1789 ne remet pas en cause le projet muséal, il en transforme l’objectif pour faire du Louvre un musée républicain ouvert à tous les citoyens. Le palais d’aujourd’hui ne conserve aucun décor témoignant de cette période fondatrice. Seuls les tableaux d’Hubert Robert représentant la Grande Galerie nous disent ce que furent les étapes de la transformation du palais en musée. L’ouverture du muséum national en 1793 dans la Grande Galerie et le Salon carré, suivie par celle du musée des Antiques en 1800 sous le Consulat dans les appartements d’été d’Anne d’Autriche marquent pourtant un tournant dans l’architecture du palais.
« Napoléon espère faire rayonner le musée […] et l’ériger en modèle universel en Europe. »
Avant même son avènement en 1804, Napoléon Ier confie dès 1802 la direction du musée à Dominique-Vivant Denon. Il espère faire rayonner le musée Napoléon et l’ériger en modèle universel en Europe. Les architectes, Pierre François Fontaine et Charles Percier, inaugurent une période faste marquée par la reprise de grands projets architecturaux sur l’ensemble du domaine du Louvre et des Tuileries et par le chantier de décoration des nouveaux espaces du musée (voir « La salle de Diane, un décor impérial »). Un escalier monumental vient unir le musée des Antiques au rez-de-chaussée et les salles de peintures du premier étage afin de faciliter l’accès des nombreux visiteurs, attirés par la renommée du lieu.

Hubert Robert, La Grande Galerie, 1801-1805. Huile sur toile, 37 x 46 cm. Paris, musée du Louvre. © RMN (musée du Louvre) – F. Raux
L’escalier Mollien
Parmi les bâtiments du Nouveau Louvre de Napoléon III, le pavillon Mollien, qui doit son nom au ministre du Trésor public du Premier Empire, abrite un escalier dont seul le gros œuvre est réalisé de 1854 à 1857 par Hector Lefuel. Le chantier du décor, alors interrompu en raison de l’insuffisance des crédits et de l’attention portée à d’autres espaces du Louvre, reprend en 1868. Le médaillon central de la voûte est commandé en 1869 à Charles Louis Müller, qui peint en quelques mois La Gloire distribuant des couronnes aux Arts. Tout autour, des bas-reliefs représentent des figures féminines entourées de génies symbolisant les différents arts (peinture, sculpture, architecture et gravure), tandis que des oculi sont flanqués de cariatides et d’atlantes exécutés par Pierre Jules Cavelier et Duchoiselle. L’arcade donnant accès aux salles de peintures et la rampe ne sont terminées qu’au début du XXe siècle, et l’escalier est inauguré en 1914. Une campagne d’entretien du plafond, menée en 2022, a récemment redonné tout son éclat à ce décor majestueux.

L’escalier Mollien. © Musée du Louvre, dist. RMN – A. Viger
Le temps des métamorphoses
La chute de l’Empire, en 1815, n’interrompt pas pour autant les travaux d’extension entrepris par Percier et Fontaine pour le musée des Antiques. Les règnes suivants vont s’attacher à lancer le musée à la conquête du palais. Les neuf salles du musée Charles X, ouvert en 1827 au premier étage de l’aile sud de la Cour carrée, élargissent la chronologie en accueillant notamment les collections du premier musée égyptien du Louvre créé par Jean-François Champollion (voir « La salle de Diane, un décor impérial »). Leurs décors de stucs et de plafonds peints, confiés aux artistes français primés au Salon, s’inscrivent pleinement dans le registre décoratif des grands musées européens des Beaux-Arts. En 1833, la galerie se double en largeur de neuf autres salles, qui reçoivent des décors illustrant l’histoire de France, de Charlemagne à Napoléon Bonaparte. L’accroissement des collections au XIXe siècle oblige constamment les directeurs du musée et architectes du palais à transformer les salles en des espaces muséographiques valorisant les œuvres exposées et suscitant l’intérêt des visiteurs. Sous la IIe République (1848-1852), qui renoue avec le musée républicain à vocation didactique, on commence à envisager la création de salles dédiées à l’art français comme la salle dite « des Sept Cheminées » inaugurée en lieu et place des anciens appartements du roi, dont les décors sont partiellement remontés par Pierre François Fontaine dans l’aile est. Dans la foulée, le Nouveau Louvre de Napoléon III achève le grand dessein d’Henri IV pour en faire un immense ensemble architectural homogène, clos à l’est par la Colonnade de Perrault et à l’ouest par le palais des Tuileries. Les architectes Louis Visconti puis Hector Lefuel en sont les maîtres d’œuvre. Au sud, le long de la Seine, le musée se déploie sur trois cours enserrant la Grande Galerie et le musée des Antiques et, au nord, une aile symétrique accueille l’administration et la bibliothèque impériale. Décors fastueux et circulations monumentales renouent avec les grandes heures des règnes précédents. Dotée par Lefuel d’une verrière zénithale, prouesse architecturale inédite sur une telle longueur, la Grande Galerie sert d’écrin pour les collections de peintures tout autant que de parcours officiel pour l’empereur qui se rend à la salle des États (voir « La Grande Galerie, cœur battant du Louvre »).
L’escalier Daru
Au cœur du pavillon Daru, du nom du l’Intendant général de l’Empire sous Napoléon Ier, l’escalier du même nom est le fruit de plusieurs aménagements successifs. À la suite du doublement de l’aile sud du palais sous Napoléon III, le grand escalier du musée bâti par Percier et Fontaine entre 1809 et 1812, désormais désaxé et disproportionné, est détruit pour faire place à un nouvel escalier monumental construit par l’architecte Hector Lefuel de 1855 à 1857. Conçu selon un système de volées éclairées par des coupoles, il permet l’accès au musée et dessert à la fois la nouvelle aile à l’ouest et le Vieux Louvre à l’est. Si le gros œuvre est terminé en 1857, son décor reste inachevé jusqu’à l’installation de la Victoire de Samothrace sur le palier supérieur en 1883. Edmond Guillaume conçoit alors un programme décoratif qui est en partie exécuté à partir de 1884 par l’atelier national de mosaïque d’après des cartons du peintre Eugène Lenepveu. Suscitant de nombreuses critiques dès qu’il est dévoilé au public, ce décor de mosaïque est dissimulé sous un papier peint imitant la pierre de taille lors du réaménagement de l’escalier mené par Albert Ferran en 1931.

L’escalier Daru. © Musée du Louvre, dist. RMN – M. Denancé
Un grand musée en son palais
La véritable rupture entre vie palatiale et destin muséal a lieu après l’incendie du palais des Tuileries, sous la Commune, en 1871. La IIIe République fait le choix de ne pas le reconstruire et consacre au musée l’ensemble de l’aile sud et de la Cour carrée. Seuls l’aile nord et le pavillon de Flore restent occupés par l’administration d’État. Les aménagements qui s’opèrent dans le musée ont vocation à glorifier la présence des collections qui se sont considérablement accrues et à signifier aux visiteurs qu’ils entrent dans le temple des arts et de l’archéologie. Les efforts de la direction du Louvre ne s’arrêtent pas là. La conquête du musée sur la totalité des espaces du monument est en marche. En 1926, Henri Verne, à peine nommé au poste de directeur des Musées nationaux, décide d’un grand plan d’aménagement pluriannuel qui recompose les circuits de collections et intègre au musée l’aile nord, le long de la rue de Rivoli, occupée par le ministère des Finances. Les travaux commencent dès 1932 et seront interrompus par la Seconde Guerre mondiale. La muséographie des salles offre une plus grande homogénéité. Les matières minérales dominent, alliées à la sobriété des accrochages. Après guerre, les travaux reprennent : le pavillon de Flore entre dans le giron du musée, mais les moyens manquent pour achever le grand projet d’annexion du ministère des Finances. Il faut attendre 1981 et le projet du Grand Louvre lancé par le président François Mitterrand pour voir s’achever le parcours complet des collections dans les trois ailes du palais, en partant de la Pyramide de verre de Ieoh Ming Pei, inaugurée en 1989. Dès lors sont remis en lumière les décors successifs du palais, à travers lesquels se lit son histoire pluriséculaire. Le tournant du XXIe siècle engage le musée à être résolument de son temps (voir « Le Louvre, palais des décors vivants »). Il renoue avec son rôle initial : accueillir les artistes contemporains, confier aux architectes de nouveaux espaces pour des collections qui ne cessent d’être repensées dans la perspective de mieux accueillir son public. Le présent se confronte au passé dans un perpétuel jeu de miroir.

Auguste Couder, Napoléon visitant l’escalier du Louvre sous la conduitedes architectes Percier et Fontaine, 1833. Huile sur toile, 177 x 135 cm. Paris, musée du Louvre. © RMN (musée du Louvre) – F. Raux
La Pyramide de Pei
Lancés par François Mitterrand en 1981, les travaux du Grand Louvre permettent le réaménagement, la restauration et la modernisation du Louvre. Au cœur de la cour Napoléon, occupée par un square depuis le Second Empire, l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei imagine alors une structure transparente de forme pyramidale en guise d’entrée principale du musée. Il dote ainsi ce dernier d’une infrastructure d’accueil de plus de 2 000 m2. D’une hauteur de 21 mètres et composée de 603 losanges et 70 triangles de verre de Saint-Gobain sur une structure métallique, la pyramide principale est entourée de trois pyramidions, de bassins reprenant la forme triangulaire ainsi que d’une pyramide inversée. L’ensemble géométrique scande l’espace de la cour et renvoie aux parterres d’André Le Nôtre aux Tuileries, tout en respectant les grands axes du palais ouvert à l’ouest sur la perspective des Champs-Élysées. Cette construction audacieuse et d’une grande prouesse technique fait l’objet de nombreux débats et polémiques dès le début du programme architectural. Une simulation à taille réelle à l’aide de câbles suspendus par le moyen d’une grue est même organisée en 1985 dans le but de convaincre les détracteurs du projet. Inaugurée le 29 mars 1989, la Pyramide est depuis devenue le symbole même du musée du Louvre.

La Pyramide de Ieoh Ming Pei. © Alamy / Hemis – A. Chicurel © Ieoh Ming Pei
Chronologie
1190 Philippe Auguste fait construire une nouvelle enceinte pour protéger Paris. Sa jonction avec la Seine est renforcée par un château de garnison : la forteresse du Louvre.
1360-1364 Sous Charles V, l’architecte Raymond du Temple transforme le Louvre, qui devient résidence royale.
1528 François Ier ordonne la destruction du donjon du Louvre.
1546 Sous Henri II, Pierre Lescot débute la reconstruction de l’aile ouest, dite aile Lescot, dont la façade est ornée de sculptures de Jean Goujon.
1564 (à partir de) Catherine de Médicis fait construire le palais des Tuileries par Philibert Delorme puis Jean Bullant, à l’emplacement d’anciennes fabriques de tuiles. En parallèle, un jardin à l’italienne est aménagé à l’ouest du palais.
1566 (à partir de) Sous le règne de Charles IX, le chantier de la Petite Galerie débute.
1595-1610 Sous Henri IV, Louis Métezeau et Jacques II Androuet du Cerceau construisent la galerie du Bord-de-l’Eau reliant le Louvre au palais des Tuileries.
1624-1642 À l’initiative de Louis XIII, Jacques Lemercier double l’aile Lescot dans sa longueur et construit le pavillon de l’Horloge.
1641-1642 Nicolas Poussin est chargé du décor de la voûte de la Grande Galerie, sur le thème d’Hercule.
1655-1659 Louis Le Vau aménage des appartements d’été pour Anne d’Autriche au rez-de-chaussée de la Petite Galerie, décorés par le peintre Giovanni Francesco Romanelli et le sculpteur Michel Anguier.
1661-1663 L’aile méridionale, achevant la Cour carrée, est construite par Le Vau.
1662-1664 À la suite de l’incendie du premier étage de la Petite Galerie en 1661, celle-ci est reconstruite par Le Vau et le décor de la galerie d’Apollon est confié à Charles Le Brun.
1664-1679 Le jardin des Tuileries est redessiné par André Le Nôtre.
1667-1678 Après plusieurs projets abandonnés pour l’aile est de la Cour carrée, la Colonnade du Louvre est construite d’après un programme imaginé par un Petit Conseil qui réunit Le Vau, Le Brun et l’intellectuel Claude Perrault.
1692 L’Académie royale de peinture et de sculpture s’installe au Louvre. Les artistes y occupent des logements pendant un siècle.
1754 (à partir de) Ange Jacques Gabriel et Jacques Germain Soufflot reprennent les travaux dans la Cour carrée et achèvent la couverture des toitures.
1789 Un premier test d’éclairage zénithal est réalisé dans le Salon carré.
1793 Le Muséum ouvre dans la Grande Galerie.
1800 Le musée des Antiques est inauguré dans les anciens appartements d’été d’Anne d’Autriche réaménagés par l’architecte Jean Arnaud Raymond.
1806-1807 Napoléon Ier fait construire l’arc du Carrousel par Charles Percier et Pierre François Fontaine.
1807 À la suite du percement de la rue de Rivoli débute la construction de l’aile nord, qui doit relier le palais des Tuileries au Louvre. Le décor des attiques de la Cour carrée est achevé.
1809-1812 Percier et Fontaine font élever un grand escalier menant du musée des Antiques au rez-de-chaussée aux salles de peintures du premier étage.
1827 Le musée Charles X est inauguré par le roi dans une enfilade de neuf salles partagée entre les collections égyptiennes et les collections antiques gréco-romaines récemment acquises. Son décor, en lien avec les œuvres exposées, est réalisé sous la direction de Fontaine.
1831-1833 Le décor de la future galerie Campana est achevé sous Louis-Philippe. Il célèbre l’action des souverains français en faveur des arts, de Charlemagne à Napoléon.
1848-1851 L’architecte Félix Duban entreprend la restauration de la galerie d’Apollon et fait décorer le Salon carré et la salle des Sept Cheminées.
1852-1857 Les architectes Louis Visconti puis Hector Lefuel entreprennent la réunion du Louvre et des Tuileries. Le Nouveau Louvre est inauguré par Napoléon III le 14 août 1857. Au sud de la cour Napoléon, la salle des États est décorée par Charles Louis Müller.
1856-1861 Les appartements du ministère d’État sont inaugurés dans l’aile nord, actuelle aile Richelieu.
1871 Le palais des Tuileries est détruit par un incendie sous la Commune. Ses ruines sont rasées en 1882.
1861-1862 Le pavillon de Flore est détruit et reconstruit sous la direction de Lefuel.
1929-1939 Le directeur des Musées nationaux Henri Verne réorganise le plan du musée. Les collections sont redéployées et certains espaces, comme la cour du Sphinx et l’escalier Daru, sont réaménagés.
1951-1953 Georges Salles, directeur des musées de France, commande à Georges Braque un décor peint, Les Oiseaux, qui est inséré dans les boiseries du plafond de la salle Henri II.
1964 Des fossés sont creusés devant la Colonnade à l’initiative du ministre des Affaires culturelles, André Malraux.
1983-1993 Les travaux du Grand Louvre, menés par l’architecte Ieoh Ming Pei, permettent la modernisation du palais et du musée.
1989 La Pyramide du Louvre conçue par Pei, nouvelle entrée du musée, est inaugurée par François Mitterrand.
1993 L’aile Richelieu, auparavant dévolue au ministère des Finances, ouvre au public. Elle abrite de nouvelles salles (sculptures françaises, antiquités orientales, objets d’art, peintures nordiques et françaises).
2000 Le pavillon des Sessions, dont l’aménagement intérieur est conçu par Jean-Michel Wilmotte, est inauguré. Une sélection d’œuvres du futur musée du Quai Branly, réunies par Jacques Kerchache, y est exposée.
2007 Anselm Kiefer réalise une composition murale, Athanor, et deux sculptures pour l’escalier nord de l’aile de la Colonnade.
2010 L’Esprit d’escalier, ensemble de sept vitraux imaginés par François Morellet, est mis en place dans l’escalier Mollien construit par Lefuel. The Ceiling de Cy Twombly est installé au plafond de la salle qui accueille alors les bronzes antiques.
2012 De nouvelles salles du département des Arts de l’Islam, conçues par les architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini, ouvrent dans la cour Visconti.

Jean-Baptiste Mauzaisse, Le Temps montrant les ruines qu’il amène et les chefs-d’œuvre qu’il laisse ensuite découvrir, 1822. Plafond de l’ancienne salle des Bijoux (aile Denon, salle 661). Sur ce tableau sont réunis deux chefs-d’œuvre antiques, le Torse du Belvédèreet la Vénus de Milo, laquelle venait tout juste d’entrer au musée du Louvre (1822). © RMN (musée du Louvre) / S. Maréchalle





