Du gothique à l’Art déco, de Fra Angelico à Gerhard Richter : 20 expositions qui vont illuminer la rentrée 2025

Vassily Kandinsky, Gelb-Rot-Blau / Jaune-rouge-bleu, 1925. Huile sur toile, 120 x 201,5 cm. Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne, donation de Mme Nina Kandinsky, 1976. Photo service de presse © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Adam Rzepka / dist. GrandPalaisRmn
La rentrée s’annonce riche et variée dans les musées. De Paris à Nantes, d’Amsterdam à New York, la rédaction a sélectionné vingt expositions incontournables, pour ponctuer votre automne de découvertes et d’émerveillements.
Éblouissant Georges de La Tour
Vingt-huit ans après la dernière exposition qui lui a été consacrée, Georges de La Tour (1593-1652) déploie son incomparable clair-obscur aux cimaises du musée Jacquemart-André. Le parcours explore la carrière et les thèmes favoris du maître lorrain, dont le corpus ne compte qu’une quarantaine de tableaux, grâce à la réunion de ses chefs-d’œuvre et aux prêts de nombreux musées étrangers. Son interprétation toute personnelle du caravagisme et son goût affirmé pour le réalisme sont illustrés par ses scènes de genre comme par ses figures religieuses, de la Madeleine pénitente (National Gallery of Art de Washington) au Souffleur à la pipe (Tokyo Fuji Art Museum), des Larmes de saint Pierre (Cleveland Museum of Art) au Nouveau-né (musée des Beaux-Arts de Rennes). Rares sont les occasions de les voir réunis.

Georges de La Tour (1593-1652), Le Nouveau-Né, vers 1647-1648. Huile sur toile, 76,7 x 95,5 cm. Rennes, musée des beaux-arts. Photo service de presse © Rennes, musée des beaux-arts
« Georges de La Tour entre ombres et lumière », du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026 au musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, 75008 Paris. www.musee-jacquemart-andre.com
Femmes, sculptrices, combattantes
Si Camille Claudel est une icône, elle n’est pas la seule femme sculptrice de son temps. Bien que le chemin ait été ardu et ce milieu majoritairement réservé aux hommes, d’autres ont persévéré dans la voie de la sculpture. Le musée Camille Claudel les réunit autour de sa figure tutélaire, révélant les œuvres de dix-sept artistes françaises et étrangères, telles Jane Poupelet, Marie Cazin, Charlotte Besnard ou Agnès de Frumerie. Sculptures, dessins, portraits peints, photographies et correspondances évoquent l’atmosphère qui régnait dans leurs ateliers et les personnalités de ces femmes ayant dû lutter pour se former, exercer et exposer.

Marie Cazin (1844-1924), Jeunes filles, 1886. Plâtre, H. 72 x L. 60 x P. 37,9 cm. Tours, musée des Beaux-Arts de Tours. Photo service de presse © musée des Beaux-Arts de Tours, photo D. Couineau
« Au temps de Camille Claudel : être sculptrice à Paris », du 13 septembre 2025 au 4 janvier 2026 au musée Camille Claudel, 10 rue Gustave Flaubert, 10400 Nogent-sur-Seine. museecamilleclaudel.fr
L’exposition sera présentée au musée des Beaux-arts de Tours du 31 janvier au 1er juin 2026 et au musée de Pont-Aven du 27 juin au 8 novembre 2026.
L’enfance dans le regard de Greuze
Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) est né il y a 300 ans à Tournus. Tandis que sa ville natale expose quelques portraits peints et un choix de dessins, dont des prêts du Louvre, le Petit Palais s’intéresse à la représentation de l’enfance dans ses portraits et scènes de genre. Qu’il immortalise ses propres filles, réponde à des commandes ou croque les heurs et malheurs familiaux dans des scènes tumultueuses, Greuze accorde une large place aux enfants, depuis le plus jeune âge jusqu’aux portes de l’âge adulte. Grâce à des prêts de choix, notamment du musée du Louvre, de collectionneurs et d’institutions étrangères, le Petit Palais en propose un bel aperçu.
Jean-Baptiste Greuze, Les Œufs cassés, 1756. Huile sur toile, 73 x 94 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art. Photo service de presse © GrandPalaisRmn (The Metropolitan Museum of Art) / Malcom Varon
« Jean-Baptiste Greuze. L’enfance en lumière », du 16 septembre 2025 au 14 janvier 2026 au Petit Palais – musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, avenue Winston Churchill, 75008 Paris. petitpalais.paris.fr
Marie-Antoinette, so chic !
Rares sont les personnages historiques à avoir atteint aussi rapidement et durablement que Marie-Antoinette le statut d’icône de la mode. Imitée de son vivant, l’ultime reine de France a inspiré maints créateurs, qui réinterprètent aujourd’hui son style avec audace et humour, ainsi que des réalisateurs de films fascinés par son aura. Le V&A s’attaque à la légende en déployant une exposition ambitieuse, montrant l’influence durable du style Marie-Antoinette et bénéficiant de prêts exceptionnels du château de Versailles, qui permettront de montrer, pour la première fois outre-Manche, certains de ses effets et objets personnels. Avis aux inconditionnels !

Image du film Marie Antoinette réalisé en 2006 par Sofia Coppola. Photo courtesy of I WANT CANDY LLC. et Zoetrope Corp
« Le style Marie-Antoinette », du 20 septembre 2025 au 22 mars 2026 au Victoria & Albert Museum South Kensington, Cromwell Road, Londres (Grande-Bretagne). www.vam.ac.uk
L’éventail des talents de Sargent
Le peintre américain John Singer Sargent (1856-1925) vécut dix années à Paris, de 1874 à 1884. Son œuvre est pourtant moins connue dans notre pays qu’aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, où il passa quarante ans. Le musée d’Orsay fait le choix de mettre en lumière cette décennie parisienne, durant laquelle le peintre aiguisa son talent de portraitiste mondain et s’essaya à d’autres genres, le paysage et la scène de genre. Sargent y fut couronné de succès, mais connut aussi le scandale avec la présentation au Salon de son Portrait de Mme X, vivement critiqué. L’étendue de ses talents et sa grande maîtrise technique méritaient bien une exposition de cette ampleur.

John Singer Sargent (1856-1925), Portrait de Mme ***, dit aussi Madame X, 1883-1884. Huile sur toile, 208,6 x 109,9 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art. Photo service de presse © The Metropolitan Museum of Art, dist. GrandPalaisRmn / image Art Resource
« John Singer Sargent. Éblouir Paris », du 23 septembre 2025 au 11 janvier 2026 au musée d’Orsay, esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 Paris. www.musee-orsay.fr
Vient de paraître : Dossiers de l’Art n° 331, 80 p., 11 €.
Le gothique, des cathédrales au metal
Rares sont les adjectifs pouvant aussi bien qualifier un film et un jeu vidéo qu’une cathédrale ; gothique est de ceux-là. Au Louvre-Lens, une exposition analyse le glissement sémantique et les productions artistiques qu’il recouvre, en remontant à ses racines d’abord. Sculptures, objets d’art et manuscrits enluminés du Moyen Âge illustrent le temps du gothique, terme dépréciatif forgé a posteriori, à la Renaissance. L’exposition évoque sa redécouverte au XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle, lorsque les monuments médiévaux furent restaurés et que le Moyen Âge fut réinventé dans l’art et la littérature, avec un accent sombre et fantastique. Comment cela est-il survenu, et comment, au XXe siècle et jusqu’à nos jours, le gothique est-il devenu une forme de contre-culture dans la mode, la musique ou les jeux vidéo ? Rendez-vous à Lens pour le découvrir.

Iris van Herpen, Robe cathédrale, couture printemps-été 2012. Polyamide imprimé en 3D et cuivre. Courtesy Iris van Herpen. Photo service de presse © Iris van Herpen / Yannis Vlamos
« Gothiques », du 26 septembre 2025 au 24 janvier 2026 au Louvre-Lens, 99 rue Paul Bert, 62300 Lens. www.louvrelens.fr
Divin Beato Angelico
Le maître du Quattrocento n’avait pas fait l’objet d’une monographie depuis soixante-dix ans. L’erreur est corrigée avec cette grande exposition florentine, réunissant le Palazzo Strozzi et le Museo di San Marco, qui conserve la plus grande collection au monde d’œuvres du peintre. Riche de 140 peintures, miniatures, sculptures et dessins, dont de magnifiques prêts de musées étrangers, l’exposition montre non seulement la production de Beato Angelico (vers 1395-1455), mais aussi son influence, déterminante, sur d’autres artistes du XVe siècle, tels Ghiberti, Lorenzo Monaco ou Filippo Lippi. Elle s’annonce éblouissante, occasion rare d’admirer le talent du moine-peintre pour le déploiement des figures dans l’espace et sa maîtrise incomparable de la lumière et du coloris.

Lorenzo Monaco (vers 1370-1424) et Beato Angelico (vers 1395-1455), Pala Strozzi, vers 1421-1424 et vers 1430-1432. Tempera et or sur toile, 277 x 283 cm. Florence, Museo di San Marco. Photo service de presse © Su concessione del Ministero della Cultura – Direzione regionale Musei nazionali Toscana – Museo di San Marco
« Beato Angelico », du 26 septembre 2025 au 25 janvier 2026 au Palazzo Strozzi, Piazza Strozzi, et au Museo di San Marco, Piazza San Marco 3, Florence (Italie). www.palazzostrozzi.org et museitoscana.cultura.gov.it
Berthe Weill, marchande d’art et visionnaire
« Place aux jeunes », proclamait la galeriste Berthe Weill (1865-1951) sur sa carte publicitaire. Un programme qu’elle a mis en œuvre en 1901 dans sa galerie de la rue Victor-Massé, à Paris, qui fut l’un des centres névralgiques de la peinture d’avant-garde. Picasso, Modigliani et les cubistes furent parmi les premiers à y exposer, Henri Matisse, Diego Rivera, Suzanne Valadon et Émilie Charmy y furent promus. Le musée de l’Orangerie continue de rendre hommage aux marchands d’art ayant contribué à l’avènement des avant-gardes au tournant des XIXe et XXe siècles en réunissant les œuvres d’artistes soutenus par Berthe Weill et en retraçant la carrière de cette actrice majeure de l’histoire de l’art moderne.

Raoul Dufy (1877-1953), 30 ans ou la Vie en rose, 1931. Huile sur toile, 98 × 128 cm. Paris, musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Photo service de presse © Paris Musées / Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
« Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde », du 8 octobre 2025 au 26 janvier 2026 au musée de l’Orangerie, jardin des Tuileries, place de la Concorde (côté Seine), 75001 Paris. www.musee-orangerie.fr
Vient de paraître : L’Objet d’Art hors-série n° 183, 64 p. 11 €.
Bruxelles célèbre Goya
« Rapprocher les gens et les cultures à travers l’art », telle est l’ambition du festival Europalia qui se tient à Bruxelles tous les deux ans. Chaque édition explore, à travers de nombreux événements, l’art, le théâtre, la musique, la danse, le cinéma et la littérature du pays mis en lumière. Pour sa 30e édition, place à l’Espagne ! La manifestation phare d’Europalia España est une exposition consacrée au réalisme espagnol et à sa figure centrale, Francisco de Goya (1746-1828). Comment ses œuvres, notamment les plus sombres et critiques envers la société, sont-elles devenues des modèles pour les artistes espagnols ? Pourquoi sont-elles considérées, au-delà de ses frontières, comme des stéréotypes de l’art de l’Espagne ? L’exposition répond à ces questions non seulement à travers les peintures et gravures de Goya, mais aussi grâce aux œuvres d’autres réalistes espagnols et d’artistes contemporains.

Francisco de Goya y Lucientes (1746-1828), Le Songe de la Raison produit des monstres, série des Caprices, no. 43, 1797-1799/1868, eau-forte, aquatique et burin, 310 x 230 cm. Madrid, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando. Photo service de presse © Real Academia de Bellas Artes de San Fernando
« Luz y sombra. Goya et le réalisme espagnol », du 8 octobre 2025 au 11 janvier 2026 à Bozar, palais des Beaux-Arts, 23 rue Ravenstein, Bruxelles (Belgique). www.bozar.be
Merveilleux dieux égyptiens
« La manière dont les dieux de l’Égypte antique étaient représentés diffère considérablement de celle des êtres divins des religions contemporaines et intrigue donc le public moderne », explique Diana Craig Patch, conservatrice en charge de l’art égyptien au Metropolitan Museum of Art. Aussi l’institution new-yorkaise consacre-t-elle une grande exposition aux divinités égyptiennes, s’attachant à vingt-cinq d’entre elles. À travers un choix d’œuvres exceptionnelles, elle explore la spiritualité des Égyptiens qui, au-delà de la simple représentation, cherchaient à rendre les dieux présents grâce aux images et au culte qui leur était quotidiennement rendu.

Groupe sculpté représentant le dieu Horus et le pharaon Horemheb, vers 1323-1295 av. J.-C. Calcaire, H. 153 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum. Photo service de presse © The Metropolitan Museum of Art / Anna-Marie Kellen
« L’Égypte divine », du 12 octobre 2025 au 19 janvier 2026 au Metropolitan Museum of Art, 1000 Fifth Avenue, New York (États-Unis). www.metmuseum.org
Portrait idéal du Grand Dauphin
« Homme de son temps et de son rang, très bien formé au métier de roi, qui a reçu une éducation moderne et possédait de très belles collections » : ainsi Lionel Arsac, conservateur chargé des sculptures au château de Versailles et commissaire de l’exposition qui lui est consacrée, évoque-t-il le Grand Dauphin. Pour cette première, 250 peintures, sculptures, meubles, manuscrits et objets d’art représentant le fils aîné de Louis XIV ou lui ayant appartenu, dont un touchant portrait de Mignard récemment restauré, seront exceptionnellement réunis. Celui qui aurait dû monter sur le trône après son père, mais qui mourut avant lui, était un grand amateur de porcelaines, de gemmes et de mobilier Boulle ; l’exposition révélera son goût sûr et éclairé.

Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Portrait de Louis de France (1661-1711), dit le Grand Dauphin, 1708. Huile sur toile. Madrid, Patrimonio Nacional, Colecciones Reales, Palacio Real. Photo service de presse © Palacio Real de Madrid, Patrimonio Nacional
« Le Grand Dauphin (1661-1711). Fils de roi, père de roi, jamais roi », du 14 octobre 2025 au 15 février 2026 au château de Versailles, place d’Armes, 78000 Versailles. www.chateauversailles.fr
Catalogue à paraître aux éditions Faton, 464 p., 54 €.
Kandinsky, virtuose du pinceau
Fasciné par la musique, Vassily Kandinsky (1866-1944) affirmait qu’elle avait été déterminante, tant dans sa vie quotidienne que dans sa vocation d’artiste. Il fallait bien l’union de deux institutions et collections majeures, le Centre Pompidou et la Philharmonie de Paris, pour évoquer l’attachement du peintre à cet art et la façon dont la musique l’a conduit sur le chemin de l’abstraction. L’exposition fait appel à tous les sens grâce à un parcours sonore et musical qui accompagne la découverte des tableaux, dessins et objets personnels de l’artiste, dont sa collection de disques et sa bibliothèque. Par son originalité et par son propos, « Kandinsky, la musique des couleurs » s’impose comme l’une des expositions incontournables de l’automne.

Vassily Kandinsky (1866-1944), Fuga / Fugue, 1914. Huile sur toile, 129,5 x 129,5 cm. Riehen/Basel, Fondation Beyeler, Beyeler Collection. Photo service de presse © Robert Bayer
« Kandinsky, la musique des couleurs », du 15 octobre 2025 au 1er février 2026 à la Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris. www.philharmoniedeparis.fr
David, doublement révolutionnaire
Quel peintre La Mort de Marat, Le Serment du Jeu de Paume ou Bonaparte franchissant les Alpes cachent-ils ? Ces tableaux, devenus de véritables icônes des périodes révolutionnaire et post-révolutionnaire, ont éclipsé une partie de l’œuvre de Jacques-Louis David (1748-1825), ainsi que son engagement politique. Quarante-six ans après la dernière monographie qui lui était consacrée et à l’occasion du bicentenaire de sa disparition, le musée du Louvre, tout en retraçant l’ensemble de son parcours, rappelle qu’il considérait que « peindre, c’est agir » et que sa peinture était novatrice. « Ce qu’il y a de plus étonnant dans ce poème inaccoutumé, c’est qu’il est peint avec une rapidité extrême, et quand on songe à la beauté du dessin, il y a là de quoi confondre l’esprit », notait Baudelaire à son propos, évoquant le « divin Marat ».

Jacques-Louis David (1748-1825), Marat assassiné, 1793. Huile sur toile, 165 x 128 cm. Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts. Photo service de presse © Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles), photo J. Geleyns
« Jacques-Louis David », du 15 octobre 2025 au 26 janvier 2026 au musée du Louvre, 75001 Paris. www.louvre.fr
À paraître : Dossiers de l’Art n° 332, 80 p., 11 €.
Tout Gerhard Richter
Soixante ans de peinture, aux côtés de sculptures en acier et en verre, de dessins au crayon et à l’encre, d’aquarelles et de photographies peintes, seront exposés à la Fondation Louis Vuitton, composant une rétrospective exceptionnelle de l’œuvre de Gerhard Richter (né en 1932). Profondément attaché à la peinture, même s’il l’a abandonnée quelque temps et expérimenté d’autres médiums, l’artiste en a exploré les techniques et les genres au fil de sa longue carrière, réalisant des œuvres abstraites ou s’inspirant du réel par le prisme de la photographie ou du dessin. Le parcours rassemblera 270 œuvres de 1962 à 2024 : l’une des monographies incontournables de l’automne.

Gerhard Richter (né en 1932), Lesende (Femme lisant), 1994. Huile sur toile, 72 x 102 cm. San Francisco, SFMOMA. Photo service de presse © Gerhard Richter 2025 (18102025)
« Gerhard Richter », du 17 octobre 2025 au 2 mars 2026 à la Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris. www.fondationlouisvuitton.fr
Dans l’intimité des Hollandais du XVIIe siècle
La splendide collection de scènes de genre du Rijksmuseum donne à voir l’intérieur des demeures hollandaises du XVIIe siècle. Des images qui, avec d’autres pièces d’exception, comme la maison de poupée de Petronella Oortman, suscitent de nombreuses questions de la part des visiteurs sur la vie quotidienne au Siècle d’or. Le musée y répond sous la forme d’une exposition leur offrant de pousser la porte des maisons du temps de Vermeer et Rembrandt. Neuf évocations, dont la scénographie a été imaginée par l’artiste et metteur en scène Steef de Jong, rassemblent mobilier et objets du quotidien, permettant de découvrir la vie d’un foyer, du lever au coucher. La riche collection d’arts décoratifs du musée y apparaîtra en majesté.

Maison de poupée de Petronella Oortman, Amsterdam, vers 1686-1710. Armoire en chêne plaquée d'écaille de tortue et d'étain. Amsterdam, Rijksmuseum. Photo service de presse © Rijksmuseum
« Chez soi au XVIIe siècle », du 17 octobre 2025 au 11 janvier 2026 au Rijksmuseum, Museumstraat 1, Amsterdam (Pays-Bas). www.rijksmuseum.nl
Joyeux anniversaire l’Art déco !
Les célébrations du centenaire de l’Art déco, dont l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 constitue l’acte de naissance, ont donné lieu, tout au long de l’année, à de nombreuses expositions. Celle du musée des Arts décoratifs en sera le point d’orgue, avec pas moins d’un millier d’objets, meubles, bijoux, dessins, affiches et pièces de mode. La collection du musée est particulièrement riche, l’institution ayant accompagné la naissance et le développement de ce style à la fois épuré et luxueux, géométrique et élégant. Les grands noms de l’Art déco s’y retrouvent, d’André Groult à Jacques-Émile Ruhlmann, Eileen Gray et Jean-Michel Frank, de Robert Mallet-Stevens à Armand-Albert Rateau et Jeanne Lanvin. Remontez le temps et découvrez grâce à une réunion de chefs-d’œuvre l’art de vivre des années folles !

Albin Salaün (1876-1951), Pavillon La Maîtrise des Galeries Lafayette à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, Paris, 1925. Tirage gélatino-argentique. Paris, musée des Arts décoratifs. Photo service de presse © Les Arts Décoratifs
« 1925-2025. Cent ans d’Art déco », du 22 octobre 2025 au 22 février 2026 au musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris. www.madparis.fr
À paraître : Dossiers de l’Art n° 333, 80 p., 11 €.
Vallotton sur tous les tons
L’année 2025 est placée, en Suisse, sous le signe de Félix Vallotton (1865-1925). Le centenaire de sa mort est célébré par de nombreuses expositions, dont la rétrospective organisée par le musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, institution conservant le plus grand nombre d’œuvres du peintre, et la Fondation Vallotton, centre de documentation et de recherches consacré à son œuvre. Deux cents peintures, gravures sur bois et illustrations retraceront le parcours de ce jeune Suisse parti chercher la gloire à Paris, qui fut l’un des Nabis et dont les dernières décennies furent consacrées à des genres plus traditionnels, du portrait à la mythologie. Un passionnant panorama, que complète une exposition dévolue au processus de création des peintures et gravures de Vallotton.

Félix Vallotton (1865-1925), Cinq heures, 1898. Détrempe sur carton, 35,6 x 58,2 cm. Collection particulière. Photo service de presse / Droits réservés
« Vallotton forever. La rétrospective » et « Vallotton. L’ingénieux laboratoire », du 24 octobre 2025 au 15 février 2026 au musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, 16 place de la Gare, Lausanne (Suisse). www.mcba.ch
Après la pluie, les beaux tableaux
« À Nantes, il pleut tout le ciel », écrivait Barbara dans ses Mémoires. Le musée d’arts de Nantes aborde donc un sujet qu’il maîtrise dans cette exposition consacrée à la pluie et à sa représentation. Au XIXe siècle, alors que l’usage du parapluie se développe et que sont créées les premières tenues imperméables, elle devient un sujet et un défi pour les peintres, qui cherchent comment restituer les effets de ce phénomène météorologique sur le paysage comme sur les citadins. Le riche parcours, qui réunira 150 œuvres du début du XIXe à nos jours, fera la part belle aux sensations avec la reconstitution sonore d’une averse, des extraits de musique, de poèmes ou de films… Sautez à pieds joints dans cette exposition, qui proposera les 8 et 9 novembre un week-end inaugural festif.

Rokkaen Yoshiyuki (1835-1879), Le sanctuaire de Tenmangū à Satamura, vers 1860. Gravure sur bois polychrome, 23,4 x 16,5 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France – département des Estampes et de la photographie. Photo service de presse © Bnf
« Sous la pluie. Peindre, vivre et rêver », du 7 novembre 2025 au 1er mars 2026 au musée d’arts de Nantes, 10 rue Georges Clemenceau, 44000 Nantes. www.museedartsdenantes.fr
Cette exposition sera adaptée pour être présentée, du 11 avril au 20 septembre 2026, au musée des Beaux-Arts de Rouen.
Redécouvrir le sculpteur Jean Dampt
Son nom n’est plus inconnu du grand public pour longtemps : le musée des Beaux-Arts de Dijon, dépositaire d’un fonds conséquent, prépare la toute première exposition dévolue au sculpteur et ornemaniste Jean Dampt (1854-1945). Né en Côte-d’Or puis établi à Paris, il a mis la figure humaine au cœur de son œuvre, touchant aux portraits autant qu’aux figures historiques, mythologiques ou allégoriques. Sa maîtrise technique et son habileté dans le rendu des expressions et des âges se révèlent dans ses grands marbres comme dans ses petites figurines. L’exposition est le fruit de trois ans de recherches, qui ont permis de retrouver des œuvres et documents méconnus. Le portrait qu’elle tracera de ce sculpteur resté dans l’ombre n’en sera que plus complet et passionnant.

Jean Dampt (1854-1945), Mignon, 1882-1883. Marbre. Dijon, musée des Beaux-Arts. Photo service de presse © Dijon, musée des Beaux-Arts / François Jay
« Jean Dampt, tailleur d’images », du 7 novembre 2025 au 9 mars 2026 au musée des Beaux-Arts de Dijon, place de la Sainte Chapelle, 21000 Dijon. musees.dijon.fr
Turner et Constable, duel de soleils
Deux géants du paysage britannique seront à l’affiche de la Tate Britain, à Londres, qui célèbre le 250e anniversaire de leur naissance : Joseph Mallord William Turner (1775-1851) et John Constable (1776-1837), le second à peine plus jeune que le premier, qui ont grandi dans deux milieux très différents et ont suivi deux voies distinctes. Leur appartenance à la même génération et leur choix du même genre a souvent suscité des comparaisons de la part des commentateurs et critiques. Aux cimaises de la Tate, leurs œuvres révéleront non seulement deux visions du paysage, mais aussi deux façons de le renouveler et de le hisser au premier plan, un objectif commun aux deux artistes, qui éblouissent chacun à leur manière.

John Constable (1776-1837), Hampsted Heath avec un arc-en-ciel, 1836. Huile sur toile, 75,5 x 101 cm. Londres, Tate. Photo service de presse © Tate
« Turner et Constable : rivaux et originaux », du 27 novembre 2025 au 12 avril 2026 à la Tate Britain, Millbank, Londres (Grande-Bretagne). www.tate.org.uk





